M. Salame, le chef de la Mission de soutien des Nations unies en Libye (Manul), a déploré la façon dont l'embargo a été «incessamment» violé depuis la chute de l'ancien régime de Maamar El Gueddadi en 2011, avec «des preuves» d'une ingérence étrangère croissante.
A ce propos, M. Salame a déclaré, à des journalistes à Genève, qu'il espère que «ceux qui exportent ces armes» en Libye «comprennent qu'il y'a déjà plus de 20 millions de munitions dans le pays, et que cela suffit, et que le pays n'a pas besoin de nouveaux équipements». La violation de l'embargo «a permis la reprise des hostilités en Libye», a ajouté M. Salame, rappelant que la conférence internationale sur la Libye, à Berlin, le mois de janvier dernier, a renouvelé la nécessité du respect dudit embargo.
Les belligérants ont fait preuve d'un enthousiasme et d'une bonne volonté
Le chef de la Manul a confirmé que «les pourparlers militaires 5+5 de la Libye avaient commencé et progressent». «Les pourparlers sont sous les auspices des Nations unies à Genève. Ils impliquent cinq officiers supérieurs nommés par le gouvernement libyen d'union nationale reconnu par l'Onu (GNA) dirigé par Fayez Serraj et cinq officiers supérieurs nommés par l'armée nationale libyenne (ANL), dirigée par Khalifa Haftar», a-t-il précisé.
La commission militaire a été l'un des résultats de la conférence de Berlin du 19 janvier sur la Libye, visant la consolidation du cessez-le-feu en vigueur en Libye et permettre une réconciliation entre les belligérantes de la crise. L'envoyé spécial de l'Onu a en outre indiqué qu'il a ressenti une bonne volonté auprès des deux parties libyennes quant à l'aboutissement à un accord. «Les deux parties représentées respectivement par cinq membres constituant le Comité militaire ont entamé tranquillement les pourparlers lundi et ont fait preuve d'un enthousiasme pour entamer les pourparlers «, a-t-il relevé. Auparavant, l'émissaire onusien a déclaré que les parties belligérantes ont accepté, lors de pourparlers à Genève, de transformer la «trêve» en un «cessez-le-feu durable» et doivent désormais déterminer comment parvenir à cet objectif.
«Les deux parties sont venues à Genève et nous avons commencé hier à discuter avec elles de la longue liste de points à notre ordre du jour, en commençant par la tentative de transformer (...) cette trêve en un véritable accord sur un cessez-le-feu durable», a déclaré M. Salamé. M. Salame a d'autre part déploré le ralentissement de la production de pétrole en Libye. «Malgré l'énorme richesse pétrolière, les conflits et le blocus des principaux ports de l'est de la Libye ont réduit la production de pétrole libyen à environ 72.000 barils par jour contre 1,3 million», a-t-il expliqué.
A ce titre, il a exhorté les pays à soutenir les efforts de l'Onu en termes de relancer la production dans les champs frappés par un gel. «J'appelle les pays à soutenir les tentatives de l'ONU de reprendre la production», a-t-il lancé. M. Salamé a souligné que les pourparlers de Genève font partie d'une initiative parallèle des Nations unies couvrant les aspects politiques et économiques de la crise libyenne.