Libye: Salamé souhaite que les pourparlers de Genève aboutissent à mettre fin à la violation de l'embargo sur les armes

Publié par DK NEWS le 05-02-2020, 17h02 | 8

M. Salame, le chef de la Mission de soutien des Nations unies en Libye  (Manul), a déploré la façon dont l'embargo a été «incessamment» violé  depuis la chute de l'ancien régime de Maamar El Gueddadi en 2011, avec «des  preuves» d'une ingérence étrangère croissante.  
A ce propos, M. Salame a déclaré, à des journalistes à Genève, qu'il  espère que «ceux qui exportent ces armes» en Libye «comprennent qu'il y'a  déjà plus de 20 millions de munitions dans le pays, et que cela suffit, et  que le pays n'a pas besoin de nouveaux équipements». La violation de l'embargo «a permis la reprise des hostilités en Libye», a  ajouté M. Salame, rappelant que la conférence internationale sur la Libye,  à Berlin, le mois de janvier dernier, a renouvelé la nécessité du respect  dudit embargo. 

Les belligérants ont fait preuve d'un enthousiasme et d'une  bonne volonté 
Le chef de la Manul a confirmé que «les pourparlers militaires 5+5 de la  Libye avaient commencé et progressent».  «Les pourparlers sont sous les auspices des Nations unies à Genève. Ils  impliquent cinq officiers supérieurs nommés par le gouvernement libyen  d'union nationale reconnu par l'Onu (GNA) dirigé par Fayez Serraj et cinq  officiers supérieurs nommés par l'armée nationale libyenne (ANL), dirigée  par Khalifa Haftar», a-t-il précisé. 
 La commission militaire a été l'un des résultats de la conférence de  Berlin du 19 janvier sur la Libye, visant la consolidation  du cessez-le-feu en vigueur en Libye et permettre une réconciliation entre  les belligérantes de la crise.   L'envoyé spécial de l'Onu a en outre indiqué qu'il a ressenti une bonne  volonté auprès des deux parties libyennes quant à l'aboutissement à un  accord. «Les deux parties représentées respectivement par cinq membres  constituant le Comité militaire ont entamé tranquillement les pourparlers  lundi et ont fait preuve d'un enthousiasme pour entamer les pourparlers «,  a-t-il relevé.  Auparavant, l'émissaire onusien a déclaré que les parties belligérantes  ont accepté, lors de pourparlers à Genève, de transformer la «trêve» en un  «cessez-le-feu durable» et doivent désormais déterminer comment parvenir à  cet objectif. 
«Les deux parties sont venues à Genève et nous avons commencé hier à  discuter avec elles de la longue liste de points à notre ordre du jour, en  commençant par la tentative de transformer (...) cette trêve en un  véritable accord sur un cessez-le-feu durable», a déclaré M. Salamé. M. Salame a d'autre part déploré le ralentissement de la production de  pétrole en Libye. «Malgré l'énorme richesse pétrolière, les conflits et le  blocus des principaux ports de l'est de la Libye ont réduit la production  de pétrole libyen à environ 72.000 barils par jour contre 1,3 million»,  a-t-il expliqué. 
A ce titre, il a exhorté les pays à soutenir les efforts de l'Onu en  termes de relancer la production dans les champs frappés par un gel.  «J'appelle les pays à soutenir les tentatives de l'ONU de reprendre la  production», a-t-il lancé.  M. Salamé a souligné que les pourparlers de Genève font partie d'une  initiative parallèle des Nations unies couvrant les aspects politiques et  économiques de la crise libyenne.