Economie

Russie - Turquie : Un commerce sans dollars, pilier de la sécurité économique

Publié par DKNews le 06-12-2016, 18h26 | 46
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Les pays émergents subissent «une forte pression, occasionnée par le commerce en dollars», estime une experte turque en économie, Sumru Altug, dans un entretien à l'agence de presse russe Sputnik.

La Turquie a officiellement proposé à la Russie d'opérer leurs achanges commerciaux bilatéraux en devises nationales, après avoir adressé une demande similaire à Pékin et à Téhéran.
Une initiative qui n'est pas restée sans écho, écrit Sputnik.

«Avec l'élection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, la Turquie est le premier perdant en matière de fuite des capitaux, causée par la hausse des taux d'intérêt, affaiblissant les devises de plusieurs économies émergentes», estime Sumru Altug de l'Université Koç à Istanbul et du Centre for Economic and Policy Research (CEPR) de Londres.

«Sur le court terme, la proposition de la Turquie peut freiner l'affaiblissement de la livre turque.
Et à long terme, cette initiative s'avère d'autant plus raisonnable car les Etats-Unis et l'Union européenne exercent une forte influence sur les pays émergents».

Selon Mme Altug, lorsque les pays en voie de développement font du commerce en dollars, «ils sont forcés de stocker une quantité énorme de dollars dans leurs réserves, détruisant ainsi leurs propres devises nationales.  Pour cela, le passage au commerce en devises nationales représente un moyen sécurisant face aux situations d'urgence sur le marché des changes».  «Plus les devises étrangères sont utilisées dans le commerce, plus l'Etat en a dans ses réserves.

Dès lors, plus il y a de fluctuations sur le marché des changes, plus la devise nationale est secouée.
Ensuite, une fois que l'Etat a converti ses activités commerciales avec un autre pays en devises nationales, il n'est plus assujetti aux autres marchés», explique Sumru Altug, ajoutant que dans ce cas-là, seuls les volumes de marchandises comptent.

L'interlocutrice de Sputnik rappelle également l'exemple de la crise financière en Asie en 1997, avec 180 milliards de dollars de fuite des capitaux.

A l'époque, la Corée du Sud a notamment décidé de garder plus d'argent dans ses réserves, entre 150 et 200 milliards de dollars, ce qui n'a guère contribué au développement de son économie nationale.

De ce fait, le commerce bilatéral en devises nationales pourrait empêcher de tels événements, conclut Mme Altug.  La livre turque a perdu 17 % par rapport au dollar américain depuis le début de 2016.
Le gouvernement turc a déclaré qu'il £uvrerait pour encourager les transactions des établissements publics en livres turques.

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