L'euro montait nettement lundi face au dollar, la monnaie unique s'orientant résolument en hausse après avoir initialement été plombée par la démission de Matteo Renzi, chef du gouvernement italien, à la suite de la victoire du «non» à un référendum constitutionnel. Vers 19H00 GMT (20H00 à Paris), l'euro valait 1,0777 dollar - repartant en hausse après être tombé à 1,0506 dollar, au plus bas depuis début 2015 - contre 1,0669 dollar vendredi vers 22H00 GMT.
La monnaie unique européenne montait face à la monnaie nippone, à 122,36 yens - après avoir monté à 123,19 dollars, au plus haut depuis six mois - contre 121,13 yens vendredi soir. Le dollar stagnait face à la devise japonaise, à 113,54 yens contre 113,53 yens vendredi soir.
«L'euro est en hausse après avoir dans un premier temps chuté au plus bas depuis 20 mois après l'annonce de la démission de (Matteo) Renzi, chef du gouvernement italien», a résumé dans une note Nick Bennenbroek, de Wells Fargo. Même si le départ de M. Renzi, à la suite du large rejet dans les urnes d'une réforme constitutionnelle dont il s'était fait le hérault, ouvre une période d'instabilité politique pour l'Italie et, donc, la zone euro, la monnaie unique s'est vite reprise.
Sa trajectoire rappelle celle du dollar après l'élection inattendue du républicain Donald Trump à la présidence américaine début novembre, voire la bonne résistance des marchés mondiaux au vote britannique de la fin juin pour une sortie de l'Union européenne (UE) - même si la livre sterling a, elle, beaucoup baissé.
Lundi, finalement, les cambistes ont manifesté «leur désir de récupérer des bénéfices avant la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) cette semaine», l'euro ayant été l'une des principales victimes d'un renforcement majeur du dollar en novembre, a écrit Omer Esiner, de Commonwealth Foreign Exchange.
Ils ont «soldé de façon massive leurs paris en baisse sur l'euro, ce qui l'a fait rebondir au plus haut depuis deux semaines», a-t-il précisé, citant aussi un développement politique plus favorable au marché avec la défaite du candidat d'extrême-droite à la présidentielle autrichienne.
Certains observateurs estiment que la réunion de la BCE, jeudi, représente un plus gros risque pour l'euro qu'une éventuelle crise politique italienne, car l'institution de Francfort pourrait porter un coup à la monnaie unique en accentuant sa politique monétaire interventionniste.
En fin de compte, même si l'actualité italienne s'est dans l'immédiat «soldée par un rééquilibrage des paris sur une baisse de l'euro, l'ampleur de la victoire du +non+ témoigne tout de même de la colère des électeurs envers l'eshtablishment», a prévenu dans une note Kit Juckes de Société Générale.
Il s'attendait donc à ce que l'euro tombe proche de la parité avec le dollar d'ici l'élection présidentielle française, pour laquelle la candidate d'extrême droite Marine Le Pen semble au moins en mesure de se qualifier au second tour, même si la monnaie unique pourrait rebondir à plus long terme.
Vers 19H00 GMT, la livre britannique baissait face à la monnaie européenne, à 84,67 pence pour un euro et stagnait face au dollar, à 1,2729 dollar pour une livre.
La devise suisse baissait face à l'euro, à 1,0843 franc pour un euro et montait face au billet vert, à 1,0061 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé face au dollar, à 6,8815 yuans pour un dollar à 15H30 GMT contre 6,8800 yuans vendredi à la même heure.
L'once d'or a fini à 1.162,20 dollars au fixing du soir, contre 1.173,50 dollars vendredi. Son cours est tombé en séance à 1.157,10 dollars, au bas en 10 mois.
