
Décidemment, les soucis de François Hollande ne semblent pas prêts de finir, lui qui a donné un coup d’accélérateur à sa chute avec son dernier livre qui a créé un terrible tsunami politique dans son camp.
Après ‘’une franche engueulade’’ avec le premier ministre Valls, très critique sur le livre présidentiel qu’il a assimilé à ‘’un suicide politique’’, Hollande doit faire face à un texte en circulation dans les milieux parlementaires de gauche, l’appelant à renoncer à sa candidature aux prochaines primaires de gauche en vue des présidentielles de 2017.
L’information a circulé d’abord dans les rédactions parisiennes, avant de prendre un autre relief suite à l’intervention de la sénatrice socialiste et candidate aux primaires socialistes, Marie-Noëlle Lienemann, qui a reconnu lors de son intervention sur Sud Radio et Public Sénat, avoir été ‘’contactée’’, et admis qu’un «très grand nombre de députés qui étaient jusqu'à présent favorables à la candidature de François Hollande estiment qu'il n'est plus en situation de le faire».
Le journal Le Figaro a pu se procurer une copie de ce texte envoyé aux députés socialistes, dans lequel il est clairement affirmé que c’est «l'honneur d'un président de la République de mettre fin au suspense qui paralyse et glace le système et d'annoncer qu'il renonce».
Cet appel profite d’une situation de confusion et de tension alimentée par le dernier livre du président Hollande, intitulé ‘’Un président ne devrait pas dire ça’’, dans lequel l s’est livré à un périlleux exercice de confessions non relues sur des thèmes politiques sensibles ainsi que sur sa vie privée, qui ont suscité une vague de consternation y compris dans sa famille politique.
Cela a même fait l’objet d’une ‘’prise de bec’’ entre Hollande et Valls suite notamment à des révélations du Canard Enchaîné, faisant dire à Valls que cela s’assimile à ‘’un suicide politique’’.
Certes le premier ministre a dit ce qu’il pensait du livre et a subi une séance de ‘’recadrage’’ par Hollande sans aller plus loin.
Mais les thèmes de discorde entre le président et son premier ministre vont au-delà du livre puisque même les perspectives des prochaines échéances présidentielles semblent constituer un point de discorde entre un président à la popularité déclinante, et aux soutiens de moins assurés au sein de sa majorité et un premier ministre qui crie, à qui veut l’entendre qu’il est prêt à assumer ses responsabilités et que, de toute façon, ‘’il sait ce qu’il représente pour son pays’’.
Le site de la télévision française www.bfmtv.com rapporte ainsi es détails d’une réunion restreinte du président avec un cercle de proches qui a débouché sur une ‘’franche enguelade entre les deux hommes’’, faisant dire à son journaliste :
« Entre Manuel Valls et François Hollande, il y a une sorte de guerre de mouvements qui s'est enclenchée. Pour le moment, c'est François Hollande qui en a les clés parce que institutionnellement, c'est lui le chef de l'État, c'est à lui de dire s'il veut être ou non candidat. On a bien compris que Manuel Valls, lui, se préparait au chaos. »
De là à soupçonner son clan d’être derrière le texte en circulation pour dégommer Hollande, il n’y a qu’un pas que certains n’ont pas hésité à franchir.
Même si le texte n’a pas été signé par les députés qui attendent de voir plus clair dans cette affaire, il semble bel et bien que l’avenir politique de François Hollande n’est pas au firmament, et que son premier ministre, Manuel Valls qui a joué pendant longtemps les seconds rôles, ne se contente plus de ce statut et entend faire valoir sa position de deuxième homme de la République, prêt, le cas échéant à relever le défi.
Reste à savoir combien de temps résistera encore Hollande dans son ‘’entêtement’’ à se présenter, lui qui est entrain de voir la terre se dérober sous se pieds.