
A deux semaines de la rentrée scolaire 2015-2016, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a réuni les syndicats du secteur pour préparer le nouvel exercice.
Cette réunion intervient dans le prolongement de la Conférence nationale de juillet dernier au cours de laquelle une évaluation a été faite sur le processus des réformes dans le secteur.
Au cours de cette Conférence, le Premier ministre avait appelé l'ensemble des partenaires sociaux du secteur à ne plus recourir aux grèves illimitées, tout en réaffirmant l'engagement du gouvernement à satisfaire les revendications des syndicats de l'Education.
Pour le Premier ministre, l'Education nationale est un secteur important et stratégique d'où l'impérieuse nécessité d'instaurer la concorde et la sérénité entre les différentes parties. C'est dans ce sillage que Benghebrit a convié tous les syndicats à une réunion de concertation.
Une réunion plus que nécessaire quand on sait qu'une tempête a été provoquée durant tout l'été à cause du projet d'introduire les langues maternelles dans le cycle du préscolaire. Un faux-débat s'en suivi, ce qui a dévoyé le véritable et sérieux débat sur la situation de l'Education nationale et de l'enseignement en Algérie.
Aujourd'hui, la priorité des priorités consiste à relever le niveau scientifique des élèves algériens. Le nombre de nouveaux bacheliers qui calent à l'université est alarmant, selon les constatations établies lors de la dernière Conférence nationale sur la réforme dans le secteur de l'Education. Leur niveau scientifique ne leur permet pas de suivre le rythme des cours à l'université !
Le vrai débat devrait ainsi porter sur cet aspect, le niveau des élèves algériens ayant baissé à cause du manque du nombre de semaines enseignées. La norme internationale tourne autour d'une moyenne de 36 semaines par an, alors qu'en Algérie les élèves n'ont droit, dans les meilleurs des cas, qu'à 24 semaines d'enseignement par an. Une situation causée notamment par le nombre de grèves que connait le secteur. A cet effet, il est plus que nécessaire de s'éloigner du faux-débat sur l'introduction des langues maternelles. Un faux-débat qui a visé directement la ministre du secteur, laquelle est personnellement attaquée. Or, le secteur a besoin, plus que jamais, de sérénité ce qui devrait amener tous les partenaires sociaux à s'asseoir autour de la même table et de placer les intérêts des élèves au-dessus de toutes les considérations. Il s'agit de sauver l'école algérienne et la mettre au niveau de l'enseignement de qualité dispensé dans d'autres pays ne disposant pas de moyens dont jouit l'Algérie. L'Etat algérien dégage des moyens colossaux pour garantir l'enseignement à tous les enfants et il serait impardonnable que des syndicats et d'autres parties gâchent tous ces efforts !
Kamel Cherif