Le président péruvien Ollanta Humala a exclu vendredi de suspendre un projet de mine de cuivre controversé dans le sud du Pérou et a demandé à l'exploitant de la mine de chercher un compromis.
«On ne peut pas suspendre ce que l'on n'a pas commencé», a déclaré le président à la télévision, rappelant que la construction du projet Tia Maria, dans la région d'Arequipa, n'avait pas débuté.
«L'Etat ne peut pas adopter une décision unilatérale en dehors du cadre légal, parce qu'une décision arbitraire l'exposerait à des litiges internationaux», a ajouté le président Humala. Le président péruvien répondait ainsi aux milliers de manifestants ce projet de mine de cuivre de 1,4 milliard de dollars, estimant qu'il nuira à l'agriculture locale et à l'environnement. Les manifestations de ces dernières semaines ont fait trois morts, deux manifestants et un policier, et des dizaines de blessés.
«Dans le cas de Tia Maria, le gouvernement ne défend pas des intérêts individuels ou ceux d'une entreprise en particulier, mais bien l'Etat de droit, la stabilité juridique, la cadre légal du pays et les conditions d'une bonne cohabitation», a ajouté Ollanta Humala. Le président péruvien a salué le travail des forces de l'ordre déployées dans la région et a appelé l'entreprise à chercher un compromis, «pour parvenir à la paix sociale et au développement».
L'exploitant Southern Perú, filiale de la compagnie mexicaine Southern Copper, a répondu dans un communiqué qu'elle appelait au calme et demandait une «pause» de deux mois pour «+socialiser+ le projet et dissiper tous les doutes existants». Le Pérou, qui possède d'importantes richesses naturelles dans son sous-sol, est le deuxième producteur de cuivre et le cinquième producteur d'or de la planète.
Son secteur minier est considéré comme l'un des plus dynamiques et comme le pilier de son économie.
