
Le nombre d'heures consacrées par les femmes à des activités non rémunérées pour le foyer a augmenté dans la région euro-méditerranéenne depuis l'apparition de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19), selon des chiffres rendus publics par l'Union pour la Méditerranée (UpM).
S'inscrivant dans le cadre d'un premier exercice de rapport régulier, mené pendant la pandémie, sur l'évolution des droits des femmes et pour élaborer des recommandations politiques à même de combler l'écart entre les genres, les résultats obtenus «montrent l'impact de cette crise sanitaire sur les femmes», a commenté l'Union.
Ainsi, le rapport indique qu'avant la pandémie, les femmes salariées dans l'Union Européenne (UE) consacraient environ 3,9 heures par jour à des activités non rémunérées pour le foyer, alors que les hommes y consacraient 2,6 heures, soulignant qu'en 2020, ces chiffres ont augmenté pour les femmes salariées avec enfants de moins de 12 ans à 7,7 heures par jour et pour les hommes salariés avec enfants à 4,5 heures.
Au cœur de la pandémie, la généralisation du télétravail a coïncidé av ec une augmentation dans le travail non rémunéré des femmes, note le rapport, en relevant que dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA), les femmes passaient 6 fois plus de temps sur le travail domestique non rémunéré, même avant la pandémie.
Le premier rapport du mécanisme intergouvernemental de suivi de l'UpM sur l'égalité des genres, sera publié le 5 mars prochain dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, selon un communiqué de l'UpM transmis à l'APS.
Ce rapport partagera les dernières informations sur la participation économique, l'entrepreneuriat et le leadership des femmes dans la région euro-méditerranéenne, a-t-elle précisé, rappelant que le taux de nouvelles entreprises créées par des femmes en Europe était de 3,4%, et dans la région MENA, de 4,1%.
L'UpM a estimé que ces deux régions ont les pourcentages de nouvelles entreprises créées par des femmes les «plus faibles» par rapport à la moyenne mondiale, de 5,5%, expliquant cet état de fait par «des difficultés d'accès aux réseaux et soutiens aux entreprises, l'accès limité aux ressources productives et financières, et le manque d'opportunités de formations».
Concernant la participation économique des femmes euro-méditerranéennes, l'UpM a fait savoir que moins de 10% des postes de président du conseil d'administration et de Président-Directeur général ont été occupés par une femme en Europe entre 2012 et 2020, ajoutant que dans la région MENA, la représentation moyenne des femmes dans les conseils d'administration des plus grandes entreprises publiques était de 4,8 %, en 2019.