
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a remanié son gouvernement mardi après le départ annoncé de l'un de ses quatre adjoints, Pablo Iglesias, leader du parti de gauche radicale Podemos pour participer à l'élection à l'assemblée de la région de Madrid, qui aura lieu le 4 mai.
Avec le remplacement de M. Iglesias par la ministre du Travail, Yolanda Diaz, également membre de Podemos, les quatre vice-présidences du gouvernement sont désormais toutes occupées par des femmes, s'est félicité M. Sanchez dans une déclaration devant la presse au palais de la Moncloa.
Il a ajouté que le gouvernement espagnol, jusqu'alors strictement paritaire, était maintenant majoritairement féminin (12 femmes, 10 hommes), puisque M. Iglesias a été remplacé comme ministre des Droits sociaux par une femme, Ione Belarra, elle aussi membre de Podemos.
M. Iglesias avait décidé le 15 mars de quitter le gouvernement pour participer à l'élection à l'assemblée de la région de Madrid, qui aura lieu le 4 mai. Sur le plan du rapport de forces entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et son allié, M. Sanchez a déclaré que le remaniement "(maintenait) intact notre accord de gouvernement", qui attribue l'une des quatre vice-présidences à Podemos.
Mais Mme Diaz, proposée par M. Iglesias pour accéder au rang de vice-présidente, n'occupera que le troisième rang dans la hiérarchie des vice-présidences, alors que le chef de Podemos était deuxième vice-président. M. Sanchez a, en effet, décidé que la ministre des Affaires économiques, Nadia Calviño, sera désormais la deuxième vice-présidente du gouvernement. Le Premier ministre a ainsi voulu maintenir la primauté de Mme Calviño sur tous les ministres gérant les affaires économiques et sociales, afin d'éviter que Podemos puisse imposer sa ligne sur ces dossiers sensibles.
L'alliance entre le PSOE et Podemos a été marquée par de très fortes tensions ces dernières semaines, notamment lors de l'incarcération du rappeur Pablo Hasél, qui avait donné lieu à des manifestations parfois violentes.