
Juliette Biao Koudenoukpo, directrice et représentante régionale du bureau africain au sein du PNUE, a déclaré que cette évaluation permettrait de produire des informations exactes et rapides afin de renforcer la réponse aux effets néfastes des changements climatiques et de la pollution de l'air sur l'environnement, la santé humaine et les conditions de vie.
"Face à l'inégalité croissante en termes de pollution, une part importante des décès liés à la pollution de l'air ont lieu en Afrique, et pourtant nous manquons d'informations exactes et rapides", a déclaré Mme Koudenoukpo à Nairobi lors d'un événement marquant la première Journée internationale de l'air pur pour des ciels bleus. La responsable a souligné l'impératif de faire de la sensibilisation une priorité ainsi que de renforcer la surveillance de l'impact négatif de la pollut ion de l'air en Afrique.
Une meilleure qualité de l'air, combinée à une action contre les changements climatiques, est essentielle pour stimuler une croissance verte et inclusive en Afrique, a-t-elle dit.
Philip Osano, directeur du centre de l'Institut de Stockholm pour l'environnement à Nairobi, a indiqué que cette évaluation déterminerait comment le développement du continent pourrait être accéléré sans nuire aux écosystèmes. "Elle se concentrera sur l'identification de stratégies cohérentes capables d'apporter de nombreux avantages en termes de qualité de l'air et de climat", a dit M. Osano.
Le manque de données adéquates et de politiques cohérentes a sapé les actions contre la pollution de l'air et les changements climatiques en Afrique, a-t-il estimé. "Les pays ont besoin de ces données pour éclairer des politiques capables de réduire la pollution de l'air et de réaliser les priorités de développement national et les objectifs climatiques", a dit M. Osano.
Selon lui, cette évolution renforcera la connaissance locale et les capacités institutionnelles pour permettre aux gouvernements d'intégrer et de mettre en oeuvre efficacement des politiques contre la pollution de l'air et les changements climatiques.
La directrice du secrétariat de la CCAC, Helena Molin Valdes , a souligné que cette évaluation aiderait à identifier les priorités de développement et les actions susceptibles de réduire la pollution de l'air au cours de la prochaine décennie. Cette évaluation renforcera les efforts pour limiter les émissions de gaz à effet de serre en accord avec les engagements mondiaux, a-t-elle indiqué.
Alice Kaudia, l'une des co-présidentes dirigeant cette évaluation, a observé que la pollution de l'air constituait une menace pour la survie même des modes de vie et des écosystèmes.
Des millions de personnes en Afrique meurent prématurément en raison de la pollution de l'air, d'où l'urgence de combattre cette menace, a-t-elle fait valoir.
"En Afrique, la situation est grave puisque le segment le plus vulnérable de la population africaine, constitué des femmes et des enfants, est le plus exposé au risque de maladies respiratoires chroniques dues à une exposition à une pollution atmosphérique intérieure liée à l'utilisation de la biomasse comme combustible pour la cuisson et de la paraffine pour l'éclairage", a indiqué Mme Kaudia.
Cette nouvelle évaluation a pour but de renforcer la communauté de pratique existante entre les scientifiques et décideurs politiques afin de renforcer la réponse aux changements climatiques et à la pollution de l'air en Afrique, a-t-elle souligné.