
Le nouveau coronavirus est à présent «bien établi» en Iran, a déclaré mardi l'OMS, mettant en garde contre le manque d'équipements de protection individuels pour le personnel soignant, des pénuries qui compromettent les efforts pour juguler l'épidémie.
«Ce n'est pas une situation facile», a déclaré à la presse à Genève Michael Ryan, directeur du programme de gestion des situations d'urgence de l'OMS.
L'épidémie qui a fait 77 morts et contaminé plus de 2.300 personnes en Iran, affecte plusieurs villes, a-t-il souligné.
«Comme dans certains autres pays, la maladie est bien établie» en Iran, a-t-il ajouté.
«Se débarrasser du COVID-19 dans les pays où il est installé dans différentes zones géographiques n'est pas impossible», mais «difficile», a-t-il averti.
En outre, le personnel de santé en première ligne, «les médecins et infirmières iraniens craignent de ne pas avoir suffisamment d'équipements, de fournitures, d'appareils d'assistance respiratoire, d'oxygène», a souligné M. Ryan. Mardi, le directeur de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a averti que les stocks d'équipements individuels de protection contre la maladie «s'épuisaient rapidement» dans le monde.
«La capacité de réponse des pays est compromise par la désorganisation grave et croissante de l'offre mondiale en équipements de protection individuelle», a-t-il expliqué. Ce problème est particulièrement grave en Iran, a indiqué M. Ryan.
«Ces besoins sont encore plus aigus dans le système de santé iranien que dans la plupart des autres systèmes de santé», a-t-il souligné.
Un équipe d'experts de l'OMS est arrivée lundi en Iran, amenant avec elle des fournitures médicales et un nombre suffisant de tests de détection du virus pour pratiquer un dépistage sur 100.000 personnes.
L'Iran a engagé la bataille contre le coronavirus, fermant les écoles et les universités, suspendant les principaux évènements culturels et sportifs et diminuant les horaires de travail.
Mardi, le gouvernement a annoncé onze morts supplémentaires et 835 nouveaux cas, la plus forte progression journalière divulguée par les autorités depuis l'annonce officielle des premiers cas, le 19 février.
Parmi les derniers à avoir contracté la maladie figure Pirhossein Koulivand, chef du Service des urgences national, a indiqué mardi un porte-parole des services.
La veille, l'agence Tasnim a indiqué que l'épidémie de pneumonie virale avait fait son premier mort au sein du pouvoir, Mohammad Mirmo hammadi, membre du Conseil de discernement, un organe d'arbitrage qui conseille le Guide suprême.
Il y a une semaine, le vice-ministre de la Santé Iraj Harirchi a contracté le COVID-19. Selon M. Ryan, la hausse spectaculaire des cas semble a priori un fait très négatif, mais elle reflète aussi «une approche plus agressive dans la surveillance et la détection des cas».
Nigeria Le parlement en congé de deux semaines à cause du Coronavirus
Le Parlement nigérian a approuvé mardi à l'unanimité un congé de deux semaines pour tous ses élus, pour garantir leur «sécurité» face au coronavirus dont un cas a été déclaré la semaine dernière à Lagos.
«En tant que représentants du peuple, nous pensons que nous ne pouvons pas discuter des lois alors que nous ne sommes pas certains de la sécurité» face au coronavirus, a indiqué Unyime Idem, rapporteur de la proposition, issu de l'Etat d'Akwa Ibom.
Le député a demandé également la mise en place d'un comité parlementaire, comprenant les élus des deux Chambres pour «évaluer avec le gouvernement ce qui a été fait jusqu'à présent et ce qui est fait pour aider à contrôler l'épidémie».
Un seul cas de coronavirus a été recensé au Nigeria vendredi, à Lagos, le premier en Afrique Subsaharienne.