El-Hadj Medjahed Cheikh évoque les souvenirs de sa participation dans quatre grandes batailles durant la lutte armée dans la zone 5, dont la bataille de "Djerab" au sud de Telagh (Sidi Bel-Abbès) en 1958, indiquant après avoir reçu des informations sur l'arrivée de troupes françaises dans une opération de ratissage et d'encerclement de la zone 5 à Sidi Bel-Abbès. "Nous sommes entrés dans un accrochage avec eux, où un de nos compagnons,,Youb Ould Sahraoui est tombé au champ d'honneur", a-t-il souligné. "Le 3 mars 1959, dans une autre bataille qui a eu lieu à "Djebel Aïn Khelifa" situé entre la wilaya de Saïda et Sidi Bel-Abbès, gravement blessé à la jambe, je fus arrêté et transféré à une prison de Sidi Bel-Abbès, puis à Oran et Chlef jusqu'au mois d'avril 1962 où j'ai été libéré avec plusieurs moudjahidine", a-t-li ajouté.
Parmi les événements qui ont marqué Medjahed Cheikh, figure l'annonce du "cessez le feu". "Dans la prison, nous étions en train d'écouter la déclaration du président du Gouvernement provisoire, Youcef Benklhedda, qui a annoncé le cessez le feu. C'était des moments où se mêlaient la joie de la victoire et le souvenir de nos compagnons tombés au champ d'honneur", a-t-il déclaré.
Le Moudjahid se souvient également du jour de son retour à sa région natale et ses retrouvailles avec son père, qui travaillait alors dans le domaine de la construction à Saïda et sa joie était double, la première c'était la victoire et l'autre d'avoir retrouvé son fils. A ce propos, le moudjahid a souligné que "la détermination et la volonté ont permis au peuple d'aller en avant dans sa lutte pour réaliser la victoire et recouvrir la souveraineté de sa patrie", affirmant que "les moudjahidine se distinguaient par leur patience et une volonté exemplaire dans la continuation de la lutte sans répit, ni repli, même si tous savaient et prévoyaient qu'ils allaient mourir en martyrs". Le moudjahid Medjahed Cheikh a fait part de son espoir que tous les acteurs dans le domaine de l'histoire participent à enregistrer les sacrifices et l'héroïsme de la génération de la guerre pour préserver l'histoire et la mémoire d'un peuple dont la révolution qu'il a menée a constitué une source d'inspiration pour les mouvements de libération dans le monde entier et un exemple pour briser toutes les chaînes de la tyrannie et de l'occupation coloniale.
Cheikh Medjahed, appelé Abdelfettah est considéré comme l'un des héros de l'Ouarsenis qui avaient foi dans la lutte armée comme seule moyen pour arracher la liberté et l'indépendance du pays. Le moudjahid a été formé dans les écoles coraniques de la région d'Aïn El-Manaa (Saïda) et a fait partie du premier contingent ayant rejoint les rangs de la glorieuse Armée de libération nationale (ALN) juste après avoir participé à un guet-apens contre un officier français. Né en 1936 et issu de la région d'Aïn El-Manaa, ce valeureux moudjahid a occupé de nombreux postes de responsabilité dans les rangs de l'ALN dans la région de Sfisef (Sidi Bel-Abbès). Il a eu également la responsabilité de former et d'entraîner de nombreux moudjahidine (moussabiline). De nombreux centres entrainement ont été créés dans les monts de Moksi, Sfisef, Sidi Douma et Ouled Sahraoui pour les préparer militairement pour la lutte armée.