«Nous sommes les gardiens des résolutions de l'ONU et du droit international», a-t-il souligné lors d'une conférence de presse. «Nous sommes totalement engagés dans une solution à deux Etats (...) basée sur le droit international, les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU, et les frontières de 1967», a-t-il ajouté.
Le plan américain, réalisé par notamment Jared Kushner, gendre du président américain, s'écarte largement des résolutions adoptées jusqu'à présent par l'ONU. Il accorde de nombreuses concessions à l'entité sioniste en proposant notamment de créer la capitale de l'Etat palestinien à Abou Dis, un faubourg d'Al Qods occupée.
Les Palestiniens ont confirmé formellement, via la Tunisie et l'Indonésie, deux membres non permanents, leur demande d'une session du Conseil de sécurité le mardi 11 février avec le président palestinien Mahmoud Abbas, afin de marquer leur rejet du plan américain, selon des diplomates. A l'occasion de cette visite, les Palestiniens ont indiqué avoir l'intention de soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité au risque de le voir rejeté par un veto des Etats-Unis, selon les mêmes sources. Les Palestiniens pourraient dans ce cas vouloir un vote de l'Assemblée générale de l'ONU où le veto n'existe pas.
En ouvrant ultérieurement les travaux d'une commission de l'ONU chargée des «droits inaliénables du peuple palestinien», Antonio Guterres a rappelé que l'ONU avait régulièrement dans le passé «mis en garde contre les actions qui éroderaient la possibilité d'un Etat palestinien viable et contigu». Le projet américain prévoit de relier les entités palestiniennes via notamment un tunnel avec Gaza.
Parmi ces actions contreproductives, le secrétaire général a cité «le développement et l'accélération de colonies illégales en Cisjordanie occupée».
«Nous avons souligné à plusieurs reprises que l'avenir d'Al Qoids (...) ne pouvait être résolu que sur la base du droit international et via des négociations entre les parties», a-t-il rappelé. Antonio Guterres a enfin fait valoir que «des élections générales palestiniennes, incluant Al Qods, représentaient une étape cruciale pour la légitimité des institutions nationales et la réunification du peuple palestinien sous un gouvernement unique et démocratique».
«Nous espérons que le président palestinien va très bientôt prendre un décret pour fixer des élections législatives et présidentielle et qu'Israël permettra un vote aussi dans Jérusalem-Est (Al Qods)», a précisé le chef de l'ONU.
Le plan de paix américain «viole le droit international»
Un projet de résolution palestinien distribué mardi aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU «regrette fortement» que le plan de paix américain pour le Proche-Orient «viole le droit international».
Dévoilé le 28 janvier par le président américain Donald Trump, ce plan va aussi à l'encontre des résolutions de l'ONU adoptées jusqu'à présent et «sape les droits inaliénables et les aspirations nationales du peuple palestinien, incluant l'auto-détermination et l'indépendance», ajoute le projet.
Après des négociations, ce texte devrait être soumis à un vote du Conseil de sécurité le 11 février à l'occasion d'un déplacement à l'ONU du président palestinien Mahmoud Abbas. Les Etats-Unis devraient le rejeter en utilisant leur droit de veto. Selon des diplomates, les Palestiniens pourraient alors solliciter un vote de l'Assemblée générale de l'ONU (où le droit de veto n'existe pas) comme fin 2017 lors de la condamnation de la reconnaissance unilatérale par Washington de Jérusalem comme capitale d'Israël.
Le projet de texte palestinien, relayé au Conseil de sécurité par la Tunisie et l'Indonésie, deux Etats non membres permanents, «souligne aussi l'illégalité de toute annexion du territoire palestinien occupé, incluant Al Qods.
Elle constituerait «une violation du droit international en sapant la viabilité d'une solution à deux Etats et en mettant en cause la perspective d'une paix juste, durable et globale», précise le texte.
En réaffirmant le maintien des paramètres de la paix reconnus jusqu'à présent par la communauté internationale (lignes de 1967, statut d'Al Qods capitale de deux Etats vivant en paix côte à côte), le projet palestinien souligne enfin «la nécessité d'intensifier et d'accélérer les efforts régionaux et internationaux pour lancer des négociations crédibles» de paix, «incluant la convocation au plus tôt d'une conférence internationale».
Le plan américain propose notamment de créer une capitale d'un éventuel Etat palestinien à Abou Dis, un faubourg d'Al Qods. Il prévoit aussi l'annexion des colonies israéliennes, ainsi que de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967, avec des frontières en rupture avec les lignes tracées alors.