
La Somalie a annoncé dimanche que l'invasion de criquets balayant la Corne de l'Afrique était traitée comme une "urgence nationale" car ces insectes dévastent l'approvisionnement alimentaire dans l'une des régions les plus pauvres et les plus vulnérables du monde.
"Le ministère de l'Agriculture (...) déclare une urgence nationale en raison de la recrudescence actuelle des criquets pèlerins, qui constituent une menace majeure pour la fragile situation de la sécurité alimentaire en Somalie", écrit ce ministère dans un communiqué.
La Somalie est le premier pays de la région à se mobiliser au niveau national pour lutter contre les essaims de criquets affamés, dont l'apparition, selon des experts, est liée à des variations climatiques extrêmes.
Cette annonce a été faite alors que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation (FAO) a indiqué que l’Afrique de l’Est pourrait connaitre une crise alimentaire sans précédent en raison d'une invasion acridienne qui pourrait s’étendre davantage dans les mois qui viennent. "L’Ethiopie et la Somalie n’avaient pas vu d’essaims de criquets pèlerins d’une telle ampleur depuis 25 ans, et le Kenya n’avait pas eu à affronter une menace acridienne d’une telle force depuis 70 ans", selon la conclusion de la FAO.
Selon l'organisation, si rien n’est fait le nombre de criquets pourrait en effet être multiplié par 500 d’ici le mois de juin. De son coté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a appelé à des mesures de contrôle urgentes alors que l'Ethiopie, le Kenya et la Somalie sont envahis par de gigantesques essaims de criquets pèlerins dans l'une des pires infestations jamais connues par les trois pays africains.
"L'Ethiopie, le Kenya et la Somalie sont envahis par d'immenses essaims de criquets pèlerins dans la pire infestation de criquets pèlerins en 70 ans au Kenya et en 25 ans en Ethiopie et en Somalie", a déclaré l'OCHA dans un communiqué. L'OCHA a également affirmé que l'actuelle invasion "a détruit des centaines de kilomètres de végétation en Ethiopie et des dizaines de milliers d'hectares de terres en Somalie".