
M. Lerner a rappelé que quatre tentatives d'attentats avaient été déjouées «par la DGSI et ses partenaires» au cours de l'année 2019.
Selon lui, les individus préparant ces attentats ont des profils psychologiques «extrêmement variés» avec un but commun : «tous impliquaient des individus français ou étrangers mais étant nés en France, ayant grandi en France et ayant, dans le cadre de leur parcours pour des motifs extrêmement variés, adhéré à cette idéologie mortifère et nourri une haine à l'égard des institutions».
Le directeur de la DGSI a indiqué que le projet le plus abouti «consistait sans doute dans l'action de quatre individus qui souhaitaient, au printemps dernier, s'en prendre à des forces de l'ordre devant le palais de l'Elysée et dans le 8e arrondissement».
Selon lui, la menace terroriste «a évolué dans sa nature».
«La capacité de groupes terroristes à concevoir et à planifier des attaques depuis l'étranger et à les mener sur le territoire national, y compris avec l'infiltration de combattants djihadistes, cette menace-là, sans avoir disparu, a diminué», a-t-il affirmé à Franceinfo, évoquant «une autre forme de menace qui est une menace interne, une menace dite endogène».
«Nous ne détectons plus de liens entre les sympathies de cette idéologie et les groupes terroristes sur zone. C'est à mettre au crédit de l'action de la coalition aujourd'hui», a-t-il souligné.
Interrogé sur le suivi des personnes ayant été incarcérées pour radicalisation, M. Lerner a expliqué que «plus de 500 individus sont aujourd'hui incarcérés pour des faits de terrorisme et près de 900 autres sont incarcérés pour des faits de droit commun et suspectés de radicalisation (...) soit potentiellement 1.400 individus» à surveiller à leur sortie de prison.
«Une part importante des renforts humains et budgétaires accordés par l'actuel gouvernement ira à ce sujet du suivi des sortants de prison», a-t-il indiqué, rappelant la mise en place de nouveaux outils juridiques en 2017 spécifiquement dédiés à la surveillance des personnes radicalisées sorties de prison.
Durant l'année 2019, trois attaques terroristes ont eu lieu sur le territoire français dont celle de deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe blessés par un détenu radicalisé en mars, ainsi que celle de quatre policiers tués par un collègue à la préfecture de police de Paris en octobre dernier.