
La croissance mondiale de la demande de pétrole ralentit à un rythme plus rapide et l'approvisionnement du monde ont chuté de 0,3 mb/j au mois d’août, indiquait hier l’Agence internationale de l’énergie.
L'offre mondiale de pétrole brut devrait rester excédentaire pendant au moins les six premiers mois de 2017, en raison à la fois d'un net ralentissement de la croissance de la demande, de stocks en forte hausse et d'une augmentation de la production, a estimé le rapport mensuel de l’agence qui coordonne les politiques énergétiques des grandes puissances économiques.
«Notre prévision dans notre rapport de ce mois-ci suggère que la dynamique offre-demande ne devrait guère évoluer au cours des mois à venir.
De ce fait, l'offre continuera à être supérieure à la demande jusqu'au premier semestre de l'année prochaine au moins», explique l'AIE qui laisse sa prévision de croissance de la demande pour 2017 inchangée, à 1,2 million de barils. Mais pour cette année, l’agence ne prévoit plus qu'une progression de 1,3 million contre 1,4 million précédemment.
Malgré l'effondrement des cours du pétrole et la diminution des investissements qui s'en est suivie, la production mondiale de brut continue d'augmenter, même si c'est à un rythme bien plus modéré qu'en 2015, relève le rapport qui note que les pays producteurs non-Opep, devant supporter des coûts d'exploitation élevés, ont particulièrement souffert de la baisse du prix de l'or noir.
Cependant, au niveau des pays de l’OPEP, le rapport indique que la production de pétrole brut a légèrement augmenté à 33,47 mb/j en août, soulignant que le Koweït et les Emirats arabes unis ont atteint leur plus haut rendement.
Les stocks dans les pays de l'OCDE ont atteint, selon l’AIE, un nouveau record de 3,111 milliards de barils en juillet dernier, alors que les activités de raffinage devraient croître cette année à son rythme le plus faible depuis au moins 10 ans, «une évolution qui va limiter l'appétit pour le brut», a-t-elle considéré.
«Avec une perspective plus pessimiste concernant l'activité raffinage au second semestre 2016 et une révision de l'offre de brut, la diminution attendue des stocks devrait être moins prononcée que prévu au troisième trimestre tandis que l'accumulation projetée (des stocks) au quatrième devrait être plus marquée», ajoute l'AIE.
Les cours du pétrole en légère baisse en Asie
Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse hier en Asie, en raison de craintes renouvelées quant à l'excès d'offre liées à des prévisions de l'Opep annonçant pour l'année prochaine une hausse de la production mondiale.
Vers 03h30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre, référence américaine du brut, cédait 40 cents à 45,89 dollars, dans les échanges électroniques en Asie.
Le baril de Brent, référence européenne du brut, également pour livraison en octobre, abandonnait de son côté 34 cents à 47,98 dollars.
Lundi, les cours s'étaient un peu repris, soutenus par l'éloignement de la perspective d'un resserrement monétaire par la Réserve fédérale (Fed).
Le WTI avait pris 41 cents à 46,29 dollars au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent de la mer du Nord était monté de 31 cents à 48,32 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
«Les prix du pétrole sont sous pression en raison de préoccupations renouvelées quant à l'excès d'offre», a déclaré à l'AFP Bernard Aw, expert chez IG Markets à Singapour.
M. Aw a notamment cité un rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, publié lundi, selon lequel la production des pays non membres du cartel devrait augmenter en 2017.
L'Opep estimait auparavant qu'elle baisserait. Les cours souffrent depuis deux ans d'une offre trop importante, que ne parviennent plus à digérer des économies, notamment la Chine, en plein ralentissement.