Tomislav Karamarko, mis en cause dans une affaire politico-financière, a annoncé mardi sa démission de la présidence du HDZ, le parti de droite nationaliste qui était au pouvoir jusqu'à la chute du gouvernement la semaine dernière.
Aucune majorité n'ayant pu être depuis bâtie, le Parlement croate a décidé lundi de se dissoudre ouvrant la voie à de nouvelles élections qui se tiendront avant la mi-septembre. "J'ai promis au parti que je formerais une nouvelle majorité et j'ai échoué", a déclaré Tomislav Karamarko, qui avait quitté son poste de vice-Premier ministre mercredi, veille de la chute du gouvernement de coalition de droite après seulement cinq mois d'exercice.
Selon la presse croate, il aurait décidé de quitter son poste au sein du HDZ pour augmenter les chances de son parti aux élections. Patron du HDZ depuis 2012 et reconduit en avril, Tomislav Karamarko est accusé de conflit d'intérêt, son épouse ayant conseillé un "lobbyiste" travaillant pour la compagnie pétrolière hongroise en litige avec l'Etat croate. Les sondages accordent actuellement une légère avance aux sociaux-démocrates, sans toutefois prévoir une victoire nette.
Sous l'impulsion de Tomislav Karamarko, 57 ans, un ancien haut responsable des services de renseignements, le HDZ a effectué un "virage à droite" qui a valu de vives critiques de l'opposition et de la société civile. Un député européen à l'image plus modérée, Andrej Plenkovic, est favori pour succéder à Tomislav Karamarko.
Les législatives, qui devront être organisées entre un et deux mois après le 15 juillet, se tiendront moins d'un an après les précédentes qui n'avaient pas dégagé de majorité claire. Elles retarderont la mise en oeuvre de réformes économiques exigées par l'Union européenne, que la Croatie a intégrée en 2013. La Croatie est confrontée à un chômage de plus de 15% et une dette publique qui s'élève à 87% de son PIB, ce qui lui vaut les remontrances de Bruxelles. APS