Les Algériens, entrepreneurs et personnes physiques, n'avaient pas pour tradition de tourner le regard vers la bourse d'Alger.
On dit bien qu'ils « n'avaient pas », cela ne signifie nullement qu'ils « n'auront pas » car à écouter son [BM1] Directeur Général, Mr Yazid Benmouhoub, les perspectives sont bonnes du fait que la volonté politique existe pour faire de la bourse d'Alger à terme, une alternative pour le financement des entreprises.
L'objectif ou l'un des objectifs de la bourse d'Alger est celui d'en faire le milieu où s'évaluent les entreprises où s'échangent les actions et se financent les entreprises.
Sans nul doute que le sujet est bien maitrisé et que Mr Benmouhoub est convaincu que des avancées seront réalisées, compte tenu que les différentes campagnes de sensibilisations ont été nombreuses et que nombre d'entreprises se rapprochent de la direction de le bourse pour mieux s'informer et repartent avec l'idée exprimée de faire murir leur décision.
En invitant Mr Benmouhoub pour une conférence débat sur le thème de « la bourse d'Alger comme alternative pour le financement des entreprises « le Forum de DK NEWS participe justement de cette campagne.
Bien sur, la bourse se construit notamment depuis 2013 bien qu'elle fut créée dans la foulée des premières réformes issues de la loi d'orientation économique des EPE qui ont donné naissance à 8 fonds de participation et complétées par la loi 88_04. A leur base, fut prise la décision de faire une distinction entre Etat actionnaire et Etat puissance publique.
Dans cette optique fut créée en 1990, la société des valeurs mobilières (SVM) avec un capital appartenant à huit fonds de participation.
En 1992, le capital a été porté à 9.320.000 DA modifiant la raison sociale en BVM. La bourse ne pouvait pas fonctionner à sa création car il fallait attendre les lois spécifiant le code de commerce lui-même adapté à l'économie de marché. La littérature de la bourse mentionne que « la bourse est le cadre d'organisation et de déroulement des opérations sur les valeurs mobilières ».
On relève qu'en la loi du 25 mai 1997 fut constituée la SGBVen actions détenues par 6 banques (BDL BEA BADR CPA BNA et CNEP). En 1999, Première cotation avec ERIAD Sétif qui ouvre 20% de son capital. Puis il y eut d'autres entreprises à avoir emprunté le chemin de la bourse. Le crédit bonifié est assez rentable pour que les entreprises décident de contourner les banques. L'entreprise cherche le meilleur taux entre la banque et l'accès à la bourse. Il y a le risque que les entreprises au regard d'une rentabilité supérieure à la bourse préfèrent conserver leurs actions quitte à immobiliser le marché boursier.
Il se produit un nouvel ordre de financement ? Pour y parvenir, il faudrait bien sûr que les entreprises décident d'emprunter le chemin de la bourse. Dernièrement, deux entreprises l'ont emprunté, une entreprise privée et une autre publique qui a reçu l'autorisation des fonds de participations.
Nous en attendons d'autres. Nombre d'entreprises viennent se renseigner à la bourse, et c'est déjà ça de gagné ce qui signifie l'attrait de la bourse et l'arrivée progressive des entreprises pour une cotation à la bourse.
Toute entreprise qui est tentée par le marché extérieur a intérêt à évaluer sa valeur en entrant en Bourse en Algérie pour démontrer qu'elle est saine. Elle a intérêt à augmenter son capital pour mieux se faire accepter à l'étranger.
Si les volumes d'échanges n'est pas assez important, ou que le titre ne veut pas se vendre, il ne s'agit pas d'un problème lié à la seule bourse, c'est parce que l' « écosystème » n'est pas tout à fait adéquat. Les conditions d'accès des PME est différente de celles des grandes entreprises. La plus part des PME sont privées et familiales et ne veulent pas d'une cotation en bourse qu'elles assimilent à un risque. A la limite, elles n'accepteraient d'ouvrir que 10 % de leur capital. Les PME se feront accompagner par un promoteur pour un contrat de 5 ans et durant cette période, elles seront exemptées d'impôts. Les entreprises savent également que tout se fait dans la transparence, ce qui constitue pour certains un obstacle.En acceptant de se faire coter en bourse, il s'impose à ces entreprises une obligation de bonne gouvernance. C'est déjà ça de gagné dans un contexte de concurrence qui est sans pitié pour les entreprises qui n'ont pas de visions de rentabilisation. Dividendes exceptionnels nets d'impôts pour ces entreprises.
Pour dissocier entre PME et Grandes Entreprises, c'est le capital qui les différencie, à savoir qu'une PME a un capital inférieur à 500 milliards de dinars. Au dessus, il s'agit de grandes entreprises.
Le marché principal est supérieur à 500 milliards de dinars. En achetant des actions, on achète l'avenir.
Said Abjaoui
Un nouveau modèle pour le financement des entreprises
Le Directeur général de la Bourse d'Alger a invité l'ensemble des acteurs qui interviennent dans le secteur économique national à travailler dans le même sens pour essayer de trouver un nouveau modèle pour le financement des entreprises algériennes. D'après M. Benmouhoub, la Bourse peut devenir une alternative au financement des entreprises nationales.
"Par le passé, la Bourse d’Alger n’a pu jouer le rôle qui lui a été assigné et ce pour diverses raisons, dont la première est très certainement la situation économique qui prévalait dans les années 90, et qui ne lui permettait pas de développer ses capacités.
Aujourd'hui, les pouvoirs publics ont accordé plusieurs avantages aux entreprises qu'elles soient publiques ou privées à travers notamment la modification des taux d'intérêt. Les chefs d'entreprises peuvent désormais bénéficier d'un prêt en procédant seulement à l'ouverture leur capital sur le marché" ", a souligné M. Benmouhoub.
Biopharm et la Société des ciments d'Aïn El Kebira bientôt cotés en bourse
Le DG de la Bourse a annoncé l'introduction prochaine de deux nouvelles sociétés, une privée et une publique, à la Bourse d'Alger.
Il s'agit du laboratoire pharmaceutique privé Biopharm et de la Société publique des ciments d'Aïn El Kebira. Cette dernière fait partie des huit sociétés autorisées par le Conseil des participations de l'Etat à aller se faire coter au niveau de la Bourse. "C'est un début très prometteur, en attendant l'arrivée d'autres sociétés, qu'elles soient publiques ou privées " a indiqué M. Benmouhoub.
Une campagne de communication pour faire connaître la Bourse
Depuis maintenant trois ans, la direction générale de la Bourse d'Alger, multiplie les rencontres avec les chefs d'entreprises et le grand public pour mettre la lumière sur ses différentes activités. «Les chefs d'entreprises connaissent mal les possibilités offertes par le marché boursier. La majorité d'entre eux pensent que la Bourse est un univers inaccessible.
C'est pourquoi, une vaste campagne de communication a été lancée en 2013 avec notamment l'organisation de rencontres, Forums et autres journées d'information.
Cette campagne a ciblé les chambres de commerce et d'industrie qui ont une plus grande connaissance du terrain, le Forum des chefs d'entreprises (FCE) et l'union nationale des entrepreneurs publics» a indiqué M. Benmouhoub. Dans ce sillage, la Bourse d'Alger a procédé à l'actualisation de son site internet et au lancement de comptes Facebook, Linkedin, Twitter.
Une application pour suivre la Bourse sur un smartphone
La Bourse d'Alger procédera dans les prochaines semaines au lancement d'une application mobile qui permettra aux utilisateurs de suivre l'évolution du marché directement sur leur smartphone. Rappelons que depuis décembre 2015, les cotations sur les OAT se font par le biais d'un système électronique.
La Direction de la Bourse d'Alger travaille actuellement sur un nouveau système pour permettre aux internautes d'acheter et de vendre des actions en ligne. Le projet avance très bien et le cahier des charges est en phase finale.
Rachid Rachedi