
La majorité des Britanniques sont favorables à un retrait du Royaume-Uni de l’Union europénne (UE), selon un sondage de la société britannique ORB international, publié hier. "La majorité des Britanniques voteraient pour que leur pays quitte l'Union européenne, ce qui fait du Royaume-Uni, de loin, le pays qui doute de plus de l’utilité du bloc", d’après le sondage réalisé également dans 13 autres pays sur un échantillon de 15.500 adultes à travers l'Europe, alors que 21% des électeurs qui se sont exprimés ont dit qu’ils étaient "encore indécis".
Le sondage a révélé que 43% des électeurs britanniques voulaient que le Royaume Uni quitte l'UE, tandis que 36% voudraient qu’il y reste."Lorsque les électeurs indécis se sont supprimés, le sondage a révélé que 54% des électeurs britanniques pencheraient plutôt pour un brexit (sortie britannique), contre 51% un an plus tôt", précise le sondage. Il est noté que les favorables pour le maintien du Royaume Uni dans l’UE est "en baisse" puisqu’un an plus tôt, il étaient 49% à être de cet avis, ce qui signifie, selon le sondage que "l'opposition à l'Union européenne est en croissance en Grande-Bretagne".
Depuis le Sommet européen de Bruxelles de décembre 2015 ou il a exposé les conditions du Royaume-Uni pour rester au sein de l’UE, le Premier ministre britannique David Cameron a entamé des négociations avec ses 27 partenaires pour une révision de l’accord liant les deux parties.
Un référendum sur le brexit devrait avoir lieu avant fin 2017, mais la presse britannique parle d’une possibilité qu’il ait lieu en juin 2016. "Malgré le vote imminent sur le Brexit, beaucoup plus de personnes déclarent se sentir plus éloignés de l'Europe au cours des douze derniers mois", a expliqué le directeur général de l'ORB International, Johnny Heald dans une déclaration citée par Reuters.
Par ailleurs, le sondage indique que le référendum pourrait avoir lieu plus tôt que la date annoncée mais que ses résultats dépendent du cinquième des électeurs qui sont encore indécis. Selon les observateurs, la sortie du Royaume Uni de l’UE pourrait affecter le bloc sur le plan économique et militaire, le Royaume étant la cinquième plus grande puissance économique mondiale.
La question est au cœur d’un débat houleux depuis plus d’un an, notamment entre les députés conservateurs, majoritaires au Parlement, qui sont divisés sur la position à adopter. Un groupe de 50 parlementaires conservateurs, baptisé "Conservatives for Britain", a été créé. Il appelle au retrait britannique de l’UE, sauf si les négociations entre les deux parties aboutissent à des réformes "significatives".
Les arguments de ceux qui défendent le maintien du Royaume au sein de l’UE est que l’Europe sera affaiblie par son retrait, et l’affaiblir ne serait pas dans son intérêt. Ils préviennent aussi que sa sortie pourrait déclencher son éclatement en incitant un autre vote de l'indépendance en Ecosse.
Les partisans du retrait pensent par contre, que le pays pourra mieux se développer en dehors du bloc. Ils pensent également que le projet politique européen n’est pas compatible avec la souveraineté britannique.Contrairement à tous les pays de l’UE, le Royaume-Uni est le seul pays de l’UE a n’avoir pas adopté l’euro, et a gardé en circulation sa propre monnaie, la livre sterling.