
Le président du Venezuela Nicolas Maduro a décidé mercredi soir de nommer un nouveau gouvernement qui devra faire face à la crise économique et à un Parlement largement dominé par l'opposition.
"J'ai décidé de former cette équipe pour que commence aujourd'hui une nouvelle dynamique de travail avec le peuple et pour affronter la grave situation économique" du pays, a annoncé le chef de l'Etat à la radio et à la télévision.
La composition du gouvernement montre que M. Maduro parie sur une ligne très à gauche en matière économique, en nommant l'économiste et sociologue Luis Salas comme ministre de l'Economie productive.
M. Salas défend, comme M. Maduro, la théorie selon laquelle une "guerre économique" est conduite par l'opposition et les milieux d'affaires pour provoquer les graves pénuries dont souffre le pays et déstabiliser le gouvernement.
Aux postes clés du Pétrole et Mines, des Affaires étrangères et de la Défense, M. Maduro a choisi de maintenir respectivement Eulogio del Pino, Delcy Rodriguez et Vladimir Padrino.Ce gouvernement devra résoudre, selon le président, la "grave situation économique" et conduire le processus de "rectification et de relance" du chavisme (du nom du président défunt Hugo Chavez, au pouvoir de 1999 à 2013).
Il avait demandé la démission de ses ministres deux jours après la défaite de son parti aux élections du 6 décembre. Désormais, avec 112 sièges sur 167, l'opposition passe de la majorité des trois cinquièmes à celle des deux tiers, avec laquelle elle peut convoquer un référendum, mettre en place une assemblée constituante, voire chasser le président Nicolas Maduro via une réduction de la durée de son mandat.
L'opposition s'est donné "six mois" pour faire partir le président de manière constitutionnelle.
M. Maduro a promis de déclarer l'"urgence économique" et de présenter un plan au Parlement.
Il a par ailleurs exprimé son "indignation" face à la décision de la nouvelle majorité de retirer du Parlement toutes les représentations de Hugo Chavez, et certaines du héros de l'indépendance latino-américaine Simon Bolivar.Il a appelé à "se rebeller face à ces manifestations néofascistes, antibolivariennes, antipatriotiques, antinationalistes".