Le président de la SAMG, le docteur Redouane Hadjij, de Mostaganem, son confrère, le docteur Belhabla Abdelghani, qui est installé à Sidi-Moussa, ont animé une conférence sur le « Développement professionnel continu du médecin généraliste » en Algérie. Il s’agit en fait de mettre l’exercice de la profession de médecin généraliste en conformité avec les standards internationaux.
«La médecine générale (MG) est une spécialité médicale prenant en charge le suivi durable, le bien-être et les soins médicaux généraux primaires d'une communauté, sans se limiter à des groupes de maladies relevant d'un organe, d'un âge, ou d'un sexe particulier.
Le médecin généraliste (on dit aussi médecin omnipraticien ou médecin de famille) est donc souvent consulté pour diagnostiquer les symptômes avant de traiter la maladie ou de diriger le patient vers un autre spécialiste.
Dans la plupart des cas, le médecin traitant d'une personne est un médecin généraliste. Un exemple d'une exception serait un jeune qui a un pédiatre (médecin spécialiste) pour médecin traitant. Les médecins omnipraticiens, cependant, ont aussi les compétences pour les traiter de façon efficace.
Ils soignent les personnes dans leur contexte familial, communautaire, culturel et toujours dans le respect de leur autonomie. Ils acceptent d’avoir également une responsabilité professionnelle de santé publique envers leur communauté. Dans la négociation des modalités de prise en charge avec leurs patients, ils intègrent les dimensions physique, psychologique, sociale, culturelle et existentielle, mettant à profit la connaissance et la confiance engendrées par des contacts répétés. Leur activité professionnelle comprend la promotion de la santé, la prévention des maladies et la prestation de soins à visée curative et palliative. Ils agissent personnellement ou font appel à d’autres professionnels selon les besoins et les ressources disponibles dans la communauté, en facilitant si nécessaire l’accès des patients à ces services. »
Ces définitions et démarches sont les plus répandues au sein de la communauté scientifique. Formation diplômante
Pourtant les facultés de médecine d’Algérie ne forment pas de médecins généralistes : « Des recommandations ont été déposées sur les bureaux des ministères concernés : celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour définir les programmes et la formation de formateurs, et celui de la Santé pour l’organisation.
D’autres institutions sont sollicitées, tel « le Conseil de l’ordre des médecins qui est l’autorité suprême du suivi de l’exercice de la médecine », affirment les deux praticiens qui estiment par ailleurs que le médecin généraliste s’intéresse à tous les aspects de la vie de celui qui vient avec ses plaintes. Toutes les institutions du pays sont en réalité partie prenante de la qualité de la vie, des soins de chaque citoyen. ».
La SAMG est allée au-devant de la mise en œuvre de ses idées en adhérent à la « WONCA », une organisation internationale qui valide la démarche « médecine générale », est en coopération avec les sociétés françaises et tunisiennes (Monastir) de médecine générale pour la formation de formateur en la matière. Ce sont 60 formateurs qui commenceront la formation des docteurs en médecine qui exercent la médecine générale sans en avoir le diplôme: « C’est une formation facultative dans un premier temps, dans l’attente des décisions réglementaires qui seraient prises par les ministères concernés. Elles sont territoriales, au niveau de la wilaya. »
Avec les moyens de la SAMG, la formation prendrait 5 ans, une période qui implique en médecine un renouvellement complet des connaissances.
Les hommes de l’Art ont l’assurance que les amphithéâtres de la faculté de médecine leur seront ouverts pour la mise à niveau en matière de :
« Savoir, Savoir-faire, Savoir-être, De le faire savoir »
« Ce, d’autant plus que la médecine en Algérie est celle d’un pays en développement autant que celle d’un pays développé ! »
En dépit des efforts colossaux de l’Etat pour que ce droit soit effectif, il y a des disparités reconnues sur les territoires et les zones géographiques extrêmes. » Le bon médecin généraliste peut combler le fossé entre médecine de proximité et médecins spécialistes qui ne s’intéressent qu’à un organe » affirme-t-on.
Dr Hadjij et Dr Belhabla sont décidés : « Il y va de la santé publique, du bien-être physique et mental de la population qui vit plusieurs transitions en même temps, la moindre n’étant pas le vieillissement de la population, l’expansion de maladies de la sédentarité : cancer, diabète, hypertension, stress, obésité, etc. Sans omettre le bond technologique des moyens d’exploration et de diagnostic. »
De tout cela le médecin généraliste à savoir.
4e congrès
Le 4e congrès de la SAMG se tient les 4 et 5 décembre à Constantine dans le cadre de l’année de la culture arabe. Mais Constantine est aussi la ville où la médecine a découvert la bilharziose, c’est une ville où le savoir est placé très haut.
La SAMG peut compter sur la participation des ministères de l’Enseignement supérieur, de la Santé, de la Jeunesse et des Sports («en tant que pratiques thérapeutiques »), de la Culture pour changer les habitudes alimentaires qui favorisent les maladies. Le conseil de l’ordre et l’association WONCA seront présents, ainsi que des représentants des médecins généralistes de Tunisie, du Maroc, d’Egypte, du Liban. S’agissant des pays arabes, il est question de créer un programme de médecine générale commun.
Des ateliers sont prévus qui mettent notamment la recherche au premier plan car le médecin généraliste est le premier au contact des nouvelles maladies, il peut contribuer aux enquêtes, aux actions de prévention, aux traitements. Il ne faut pas oublier que l’échec pour un médecin est toutes proportions gardées un traumatisme. On n’exerce pas la médecine pour devenir riche. » Il est probable que les autorités scientifiques et politiques prendront en charge les recommandations des praticiens de la SAMG.
Une grande avancée se profile.
O. Larbi
Réinstaurer le médecin de famille
La médecine de famille ou le médecin de famille devrait être une nouvelle tradition à instaurer dans notre société. Avant, dans nos villages, les notables à consulter par les familles étaient le médecin dit de campagne, l'instituteur, l'imam et le garde-champêtre. Aujourd'hui, le médecin de famille n'a pas encore reconquis sa place. Ils sont pourtant 36 000 médecins généralistes à exercer en Algérie, plus de la moitié d'entre eux exerçant dans le système libéral. On dit « médecins installés ».
Quelle est la place du médecin généraliste sur le plan mondial ? Sur le plan arabe ?
8 pays arabes, dont l'Algérie bien sûr, plus l'OMS vont se réunir les 4 et 5 décembre à Constantine, capitale de l'année de la culture arabe. Pour nous en parler, le forum de DKNEWS a invité M. Redouane Hadji, président de la Société algérienne de médecine générale, et M. Belhabla Abdelghani, membre du bureau.
La médecine générale n'existe pas en Algérie.
Elle n'est pas une entité à développer et académiquement, elle n'est pas une postgraduation, soit un niveau universitaire à développer. Le concept de postgraduation autorise une poursuite du cursus de formation universitaire sanctionnée par un diplôme. Cette appellation en elle-même signifie l'accès à une formation diplômante supérieure et motivante.
Les médecins généralistes sont disponibles dans le cadre de la formation continue à faire alterner des périodes de cours de formation avec les périodes d'exercice professionnel, réunissant ainsi les conditions d'une formation adaptée et efficace.
Cette année, 200 médecins sont sortis sur le terrain organisant des caravanes de soins ciblés. Les responsables de la SAMG ont plusieurs objectifs.
Le premier d'entre eux est que soient réunies les conditions d'un accord général entre le ministère de l'Enseignement supérieur et le ministère de la Santé de création d'un cursus de formation continue qui introduit des modules (ou des certificats) sur des thèmes qui permettent aux médecins généralistes de mieux comprendre et donc de mieux soigner en complément avec des médecins spécialistes.
Cela permettra d'échanger des expériences et de produire des mises à niveau. Un exemple a été cité par le Dr Belhebla. Un bébé qui tète sa mère a tout le temps des diarrhées. Son médecin après des recherches a compris que c'est la mère qui est allergique au lait de vache.
Cette expérience va servir à tous les médecins qui se retrouveront dans ce cas particulier.
Pour en revenir au Diplôme Professionnel Continu, le contenu est équivalent à trois années d'études, soit l'équivalent d'une spécialité pour justifier la reconnaissance de médecin généraliste spécialisé.
Les 4 et 5 décembre prochain, la SAMG organisera à Constantine, sous le haut patronage de Monsieur le Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, son 4e Congrès de la Médecine Générale sur le thème : « Le Développement Professionnel Continu dans le Monde Arabe.
Said Abjaoui
Les 4 et 5 décembre à Constantine : 4e congrès de la Société algérienne de médecine générale
La Société algérienne de médecine générale (SAMG), tiendra son 4e congrès les 4 et 5 décembre 2015 à Constantine. Des médecins venant de sept pays arabes dont le Liban, l’Egypte, la Jordanie, le Maroc, la Tunisie, et les Emirats arabes unis, prendront part à cet évènement qui sera consacré au développement professionnel continu des médecins généralistes arabes.
90% des personnes dans le monde consultent en premier un médecin généraliste
Lors de son intervention, le Dr Hadji a fait savoir que 90% des personnes qui consultent un médecin à travers le monde, s’adressent tout d’abord à un médecin généraliste ou à leur médecin traitant, qui, en fonction de leur pathologie, décide de les orienter ou non vers un médecin spécialiste. «Chez nous, c’est le contraire qui arrive, les gens préfèrent partir directement chez un spécialiste car ils ne font pas assez confiance au médecin généraliste. Pour inverser cette tendance, il est primordial de former les généralistes aux nouvelles techniques de communication et de diagnostic pour améliorer la performance des médecins et la qualité des soins», a indiqué M. Hadji.
12 compétences à développer chez les 36 000 médecins généralistes
Au cours de son prochain congrès prévu dans une semaine à Constantine, la SAMG soumettra des propositions aux ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé, chargés respectivement de la formation initiale et de la formation continue des médecins, portant entre autres sur l’introduction et le développement de 12 compétences professionnelles chez les médecins généralistes, parmi lesquelles on notera l’amélioration de la communication avec les patients et leur entourage, l’éducation des malades à la promotion et à la gestion de leur maladie et le renforcement du savoir-faire des médecins à travers la formation continue.
Rachid Rachedi
4e congrès de la Société Algérienne de Médecine Générale se tiendra les 4 et 5 décembre 2015 à Constantine en Algérie : Thème principal : « Développement Professionnel Continu dans le monde arabe »
Les propositions de communications pourront être sous forme d'atelier, de communication orale ou affichée (Poster) avec les orientations suivantes :
• Santé maternelle et infantile ;
• Gériatrie ;
• Santé en Milieu Spécifique :
o santé au travail ;
o santé scolaire.
• La prévention en général : (IST, Maladies chroniques, Oncologie, lutte contre la drogue et la toxicomanie, programmes nationaux.) ;
• Santé mentale ;
• Médecines parallèles ;
• Déontologie médicale.
Vendredi 04 Décembre 2015
1ère Séance Plénière : Soins Primaires et Spécialisation de la Médecine Générale dans le Monde Arabe; Etat des Lieux Médecine de Famille en Algérie
Intervention du Représentant de l’OMS en Algérie (Mettre en place Une Pratique de la Famille à l’Est de la Méditerranée: Progrès servers la Couverture maladie universelle)
L’expérience libanaise en médecine de famille
L’expérience tunisienne de médecine générale/médecine de famille (Société des médecins généralistes de Tunisie/Société tunisienne de médecine de famille de Monastir)
L’expérience marocaine de médecine générale/médecine de famille (Mg Maroc)
17:50 Le mouvement des jeunes et futurs médecins généralistes/médecins de famille
18:00 l’expérience française sur le DES en médecine générale
Samedi 05 Décembre 2015
Oncologie/ Santé de la Femme
Intérêt des marqueurs tumoraux dans le diagnostic des cancers. Le Médecin Généraliste face au Cancer : Comprendre et agir, La Santé de la Mère et l’Amélioration de la Qualité des Soins.
- Psychiatrie
Syndrome de Burn-out,
Reconnaître et prendre en charge les troubles
Rôle des médecins généralistes en santé mentale : détection et orientation.
Nutrition / Diabète
Avec la participation de l’institut de la Nutrition, de l’Alimentation et les technologies agroalimentaires et le service de Médecine Interne CHU Constantine
Ramadan et Diabète : Enquête descriptive auprès des professionnels de santé, association et imams,
La maîtrise durable de l’excès de poids est-elle possible?
Dépistage du Diabète type 2 : Etude descriptive,
Dyslipidémie : progrès thérapeutiques et recommandations actuelles 5-
Pneumologie
Asthme ; ce qu’en dit le GINA 2015, L’éducation thérapeutique : place et intérêt en maladie asthmatique,
Eosinophiles dans le nez, crise d’asthme assurée !
Tabagisme de l’adolescent : Quel impact des messages de prévention ?
Santé Scolaire
Avec la participation du service de biologie université Sidi Bel-Abbès et la Haute Autorité sanitaire de Dubai
Vers un programme arabe de santé
Prévalence du goitre chez les enfants et les adolescents au niveau des six UDS, Organisation d’une séance d’éducation sanitaire en milieu scolaire,
II Les Ateliers :
La recherche en médecine générale
Sécurité des patients en médicine générale OMS
Anticoagulants et Médecine Générale
Le téléthorax revisité par le Médecin Généraliste
Règles et démarche de l’expertise judiciaire en Médecine générale. Le Médecin Généraliste acteur principal dans le sevrage tabagique
Les infiltrations en médecine générale
Les accidents du sportif de loisir et de compétition.