Société

Migration clandestine : Les ministres de l'Intérieur de l'UE planchent sur la question des quotas, les flux migratoires continuent

Publié par DK News le 15-09-2015, 00h16 | 21
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Une réunion des ministres de l'Intérieur de l'Union européenne (UE) se tiendra lundi à Bruxelles pour débattre de la répartition au sein des 28 pays de 160 000 réfugiés, au moment où les migrants continuent d'affluer vers l'Europe, alors que d'autres ont péri avant d'atteindre les côtes.

La réunion à laquelle prendront part 28 pays se tient au moment où pas moins de 5.809 personnes ont franchi les frontières hongroises.

Ce chiffre bat le record de 4.330 migrants arrivés samedi dernier, selon la police. Les migrants étant engagés dans une véritable course contre la montre.

A partir de mardi, le franchissement de la clôture érigée par la Hongrie à la frontière avec la Serbie sera passible d'une peine de prison.

Dans ce contexte, la Serbie va tenter de «forcer» l'entrée en Hongrie de 25.000 à 30.000 migrants lundi, avant l'entrée en vigueur de la nouvelle loi.

Une fois arrivés en Hongrie, les migrants tentent de poursuivre leur voyage vers l'Europe occidentale, notamment l'Allemagne et la Suède, à travers l'Autriche, comme l'ont fait des dizaines de milliers de personnes au cours des dernières semaines.

Devant le flux incessant de réfugiés, Berlin a annoncé dimanche la réintroduction «provisoire» de contrôles à ses frontières, suspendant de facto la libre circulation prévue dans l'espace Schengen européen et marquant une nouvelle aggravation de la crise migratoire sur le continent.

L'Allemagne s'attend à recevoir 800.000 demandeurs d'asile en 2015, un record en Europe et pour le pays.

L'Autriche, qui table sur l'arrivée de plus de 10.000 migrants à sa frontière avec la Hongrie lundi, se trouve prise en tenaille: Berlin a réintroduit dimanche soir des contrôles à ses frontières et le flux de migrants en provenance de Hongrie s'est intensifié tout au long du week-end, avant l'entrée en vigueur mardi d'une nouvelle législation anti-migrants dans ce pays.

Par ailleurs, en Grande Bretagne, un ministère chargé de réfugiés a été créé et confié au député Richard Harrington, désormais sous-secrétaire d'Etat aux réfugiés.

Il sera responsable de la coordination du travail au sein du gouvernement pour réinstaller jusqu'à 20.000 réfugiés syriens au Royaume-Uni, ainsi que de la coordination de l'aide du gouvernement aux réfugiés syriens dans la région.

Cette annonce intervient une semaine après que le gouvernement conservateur britannique, qui refuse de prendre part aux quotas européens, a annoncé son intention d'accueillir au Royaume-Uni 20.000 réfugiés syriens au cours des cinq prochaines années.

Le HCR met en garde contre un «vide juridique» Le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) a mis en garde contre un «vide juridique» au milieu duquel pourraient se trouver les réfugiés en Europe avec la multiplication des mesures prises isolément par les Etats.

Le HCR a fait part de sa préoccupation quant à la «combinaison de différents mesures individuelles puisse créer une situation où un grand nombre de réfugiés cherchant en Europe une protection qu'ils sont en droit de recevoir en conformité avec le droit international, se retrouvent tournant en rond à la suite d'un vide juridique», selon un communiqué rendu public avant la tenue de la réunion lundi des ministres de l'intérieur de l'UE.

Le HCR estime que «les récentes annonces successives de mesures de contrôle des frontières par un certain nombre de pays européens ont un impact sur la crise des réfugiés et migrants.

Elles soulignent l'urgence de mettre en place une réponse globale européenne».

Le HCR réaffirme que cette réponse doit se fonder sur la mise en place de centres d'accueil avec le soutien de toutes les parties concernées, dont le HCR, pour aider et enregistrer ces personnes à l'arrivée en Grèce, en Italie et en Hongrie.

Il doit y avoir ensuite un programme d'affectation de ces migrants, comme cela a été proposé par la Commission européenne.

 

Le péril migratoire continue à travers la Méditerranée, la pire hécatombe

Au moment où de précédents bilans faisaient état de la disparition de centaines de personnes en Méditerranée, pas moins de trente-quatre personnes, dont quatre bébés et onze enfants, sont mortes noyées dimanche au large de la Grèce après le naufrage de leur embarcation qui transportait plus d'une centaine de migrants.

Plus de 2.748 migrants sont morts ou portés disparus en Méditerranée depuis le début de l'année, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), parmi les quelque 430.000 ayant tenté la traversée dans l'espoir d'une vie meilleure en Europe.

Près de 310.000 d'entre eux sont passés par la Grèce.

 

L'UE veut recourir à la force contre les passeurs

L'UE va recourir dès octobre prochain à la force militaire contre les passeurs de migrants dans le cadre de son opération navale en Méditerranée, en autorisant les navires de guerre européens à arraisonner, fouiller, saisir et dérouter les navires soupçonnés de servir aux passeurs et de procéder également à des arrestations, exclusivement hors des eaux territoriales libyennes.

Pour les 28 pays de l'UE, «les conditions sont réunies» pour passer à la deuxième phase, en haute mer, dans le cadre de leur opération EU Navfor Med lancée fin juin en Méditerranée.

Toutefois, pas avant l'adoption d'une série de textes juridiques, telles que les règles d'engagement des soldats.


Comme l'Allemagne, l'Autriche va rétablir les contrôles aux frontières

L'Autriche a décidé de rétablir dans les heures qui viennent les contrôles à ses frontières, au lendemain d'une décision similaire de l'Allemagne, afin de faire face à l'afflux de migrants et de réfugiés, a annoncé lundi à Bruxelles sa ministre de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner.

Prenant modèle sur Berlin, Vienne a décidé d'»autoriser les contrôles provisoires aux frontières dans le cadre de Schengen et que nous allons donc les introduire», a-t-elle déclaré, peu avant une réunion extraordinaire des ministres européens de l'Intérieur.

Vienne est en voie d'informer la Commission européenne de sa décision, a précisé la ministre, en affirmant que les contrôles seraient mis en œuvre «dès que possible directement à la frontière austro-hongroise».

«Nous n'avons pas reçu de notification formelle, ce n'est pas encore le cas», a affirmé à la mi-journée Natasha Bertaud, une porte-parole de l'exécutif européen.

L'Autriche accueille actuellement sur son sol environ 18.000 réfugiés, a précisé la ministre.

L'Allemagne a décidé dimanche de réintroduire des contrôles à ses frontières pour «contenir» l'afflux de réfugiés qu'elle affirme ne plus être en mesure d'accueillir, après leur avoir ouvert grand ses portes.

Berlin a toutefois souligné lundi que le rétablissement des contrôles ne signifiait pas que l'Allemagne fermait ses frontières aux demandeurs d'asile et à ceux réclamant le statut de réfugiés.

Aux termes de l'accord de Schengen, qui a instauré la libre circulation chère à l'UE, la réintroduction temporaire de contrôles frontaliers entre les Etats membres est «une possibilité exceptionnelle explicitement prévue et régulée» en cas de situation de crise.

Ces contrôles, exceptionnels et temporaires, doivent être justifiés par une «menace grave pour la sécurité» ou des «défaillances graves aux frontières extérieures, susceptibles de mettre en danger le fonctionnement global de l'espace Schengen», selon la Commission.


L'OCI appelle ses pays membres à «ouvrir leurs portes» aux réfugiés syriens

L'Organisation de la coopération islamique (OCI) a appelé dimanche ses pays membres à «ouvrir leurs portes» aux réfugiés syriens comme geste de «compassion» et de «solidarité islamique».

«La réunion a insisté sur la responsabilité collective de toutes les nations, en particulier celle des membres de l'OCI, les invitant à ouvrir leurs portes aux réfugiés syriens comme geste de compassion et de solidarité islamique», a indiqué un communiqué rendu public à l'issue d'une réunion extraordinaire consacrée à la crise des réfugiés syriens.

L'OCI, qui compte 57 pays membres, a toutefois salué la «générosité des pays voisins dont la Turquie, la Jordanie, le Liban, l'Irak et l'Egypte pour avoir accueilli des réfugiés syriens en dépit de leurs ressources et capacités limitées».

Par ailleurs, l'OCI a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à lancer d'urgence une opération de maintien de la paix en Syrie comme «prélude à l'instauration de la sécurité et de la stabilité dans le pays», ravagé par un conflit qui a fait plus de 240.000 morts et entraîné la fuite de quatre millions de personnes depuis 2011.

Dans son communiqué, l'Organisation se dit «préoccupée par l'instabilité politique continue et le chaos en Syrie, à l'origine de l'exode massif d'un nombre toujours plus grand de Syriens fuyant leur patrie en crise, en quête de statut de réfugié».

Plus de quatre millions de Syriens ont fui leur pays depuis le début du conflit.

Cette vague migratoire exceptionnelle a provoqué une crise en Europe, où l'Allemagne s'apprête à accueillir cette année plus de 800.000 demandeurs d'asile.

La Jordanie, le Liban et la Turquie en accueille beaucoup plus.

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