Le FMI a estimé, hier, que la monnaie chinoise «n'est plus sous-évaluée», modifiant ainsi sa position de longue date sur le yuan dont la Chine cherche justement à accélérer l'internationalisation.
«L'appréciation effective et substantielle enregistrée au cours de l'année passée par le renminbi (autre nom du yuan) amène son taux de change à un niveau qui n'est plus sous-évalué», a indiqué l'institution dans un rapport sur la deuxième économie mondiale.
Alors que «la sous-évaluation du renminbi a été dans le passé un facteur majeur d'importants déséquilibres», ce n'est plus le cas, a poursuivi le FMI, tout en pointant la nécessité de continuer à «ajuster le taux de change à l'évolution des fondamentaux», notamment de la productivité chinoise.
Plusieurs grands partenaires commerciaux de la Chine, Etats-Unis en tête, accusaient régulièrement Pékin de manipuler sa devise à la baisse, dont la convertibilité reste étroitement contrôlée, afin de favoriser les exportations du pays. Et de justifier ainsi le creusement de déficits commerciaux abyssaux entre le géant asiatique, numéro un des échanges de biens manufacturés, et ses partenaires occidentaux.
Le yuan est légèrement remonté l'an dernier face à un dollar lui-même affaibli. C'est cette appréciation, pourtant modeste, qu'a salué le FMI tout en appelant «les autorités chinoises à accélérer les mesures pour rendre plus flexible la convertibilité du yuan».
Le renminbi en effet ne peut fluctuer par rapport au dollar qu'au sein d'une fourchette déterminée quotidiennement autour d'un niveau de référence fixé par la banque centrale (PBOC). Pékin envisage d'ouvrir davantage le système, tout en affichant sa volonté d'éviter des flux de capitaux non maîtrisés. Dans le même temps, la Chine cherche à muscler l'usage de sa devise dans le monde, accordant des quotas d'investissements directs en yuans et établissant des chambres de compensation à l'étranger.
Surtout, Pékin espère voir le yuan intégrer «prochainement» le panier de monnaies composant les droits de tirage spéciaux (DTS), l'unité de compte du FMI.
Actuellement, le panier des DTS est composé de quatre monnaies (dollar, euro, livre et yen). En janvier, la société financière Swift a annoncé que le yuan avait grimpé au cinquième rang des devises les plus utilisées pour les paiements internationaux.
En janvier 2013, le yuan n'occupait que la 13e place de ce classement. L'usage du yuan pour des transactions transfrontalières a progressé «de façon sensible» en 2014, pour atteindre 9.950 milliards de yuans (soit 1.403 milliards d'euros), a de son côté indiqué la PBOC.
La Chine devrait afficher une croissance de 7% en 2015
Le Premier ministre chinois, Li Keqiang a relevé à Santiago que la Chine devrait afficher une croissance d'environ 7% durant l'année 2015 après un produit intérieur brut (PIB) en hausse de 7,4% en 2014.
En visite au Chili dans le cadre d'une tournée dans quatre pays de l'Amérique latine, M. Li a déclaré que les données macro-économiques d'avril et de mai montraient que l'économie chinoise restait dans une «bonne dynamique». A l'occasion de cette visite, les banques centrales chilienne et chinoise ont annoncé préparer le terrain pour une plus grande utilisation du yuan chinois en Amérique latine.
Le PM chinois arrivé dimanche au Chili pour une visite de deux jours durant laquelle il rencontrera la présidente Michelle Bachelet, avec un ordre du jour axé sur la coopération financière. Le Chili est la quatrième et dernière étape de la tournée de M. Li en Amérique Latine après le Brésil, la Colombie et le Pérou.