Le chef du service neurologie à l’EHS Aït Idir d’Alger, Pr Mustapha Sadibelouiz a déploré, hier, le manque de moyens matériels dans la prise en charge de la sclérose en plaques.
Le chef de l’unité neurologie, invité du Forum de DK News, a fait savoir que la structure qu’il représente ne dispose pas d’IRM et de scanner pour effectuer le diagnostic de cette maladie neurologique.
Les patients sont envoyés dans le secteur médical privé pour faire les examens nécessaires permettant de diagnostique une éventuelle atteinte, a-t-il dit, soulignant que la situation ne pouvait plus durer et que l’EHS devait être doté des moyens nécessaires.
La sclérose en plaques est une maladie neurologique qui touche le système nerveux central, en particulier le cerveau, les nerfs optiques et la moelle épinière qui. Elle altère la transmission des influx nerveux par la dégradation de la myéline qui protège les neurones et peut se manifester par des symptômes très variables : engourdissement d’un membre, troubles de la vision, sensations de décharge électrique dans un membre ou dans le dos, troubles des mouvements.
Cette maladie est fréquente en Algérie, d’après les explications du spécialiste, et touche environ 100 personnes sur 100.000 habitants.
La maladie touche principalement les femmes
Les personnes les plus affectées sont généralement les jeunes adultes (à partir de 40 ans) et principalement les femmes (3 femmes pour deux hommes). Pour ce qui est des zones géographiques les plus touchées par la maladie, il est aussi nécessaire de préciser qu’il existe un gradient Nord-Sud et que les personnes vivants dans les pays nordiques sont plus affectées que celles vivant dans les pays situés plus au Sud.
Le Pr Sadibelouiz a imputé probablement cette fréquence de la maladie dans les pays nordiques au taux d’ensoleillement moins important que dans le Sud et ainsi à la diminution de la synthèse de la vitamine D (par exposition au soleil) des personnes atteintes de la pathologie neurologique.
D’autres causes peuvent être aussi citées comme par exemple le facteur infectieux et le facteur génétique, la baisse du système immunitaire et les facteurs environnementaux (produits toxiques), a-t-il noté. S’agissant du diagnostic, l’intervenant a précisé qu’il se faisait dans un premier temps par un diagnostic des signes cliniques (troubles de la vision, engourdissement des membres, problèmes de motricité et autres) et dans une seconde étape par l’analyse biologique du liquide céphalorachidien et par IRM et scanner.
Adaptation de la thérapeutique aux formes de la maladie
En ce qui concerne par contre les traitements, l’hôte de DK News a fait savoir que la thérapeutique était adaptée aux formes de la maladie.Ainsi, pour la forme rémittente où les épisodes et poussées de la pathologie sont éloignés dans le temps, le traitement adéquat est l’interféron par voie injectable et qui permet de bloquer l’évolution de la maladie et non la guérison du patient.
Pour la forme secondairement progressive (épisodes rapprochés) et la forme progressive (plus grave et signes apparaissent d’emblée et de manière importante) où les signes sont plus graves, le traitement adéquat est le Tysabri.
Le Tysabri est un médicament qui est disponible en Algérie mais qui coûte cher, selon le spécialiste, et ne peut donc pas être administré à l’ensemble des malades malheureusement.Il a aussi donné des conseils préventifs aux malades comme par exemple d’éviter l’exposition à la chaleur et aux bains chauds qui aggrave considérablement la maladie.
Quant aux recherches scientifiques dans ce sens, le chef d’unité neurologie a mentionné que des essais cliniques sont en cours pour la synthèse d’un traitement à administration orale et pour la fabrication d’un vaccin curatif.
Répondant à une question sur les statistiques au niveau national, il a déploré l’absence de registre national répertoriant les cas de maladie en Algérie, mentionnant que la pathologie devrait être à déclaration obligatoire.
Il a enfin appelé les malades à se faire diagnostiquer précocement dès les premiers signes (maux oculaires, engourdissement des membres, troubles sphinctériens et autres) afin d’éviter les formes grave qui peuvent conduire à le handicap et à la création d’une Association représentant les malades pour leur permettre d’exprimer leur droits auprès des autorités publiques.
Par Sonia Belaidi
Donnez nous les moyens
La sclérose en plaque est cette autre maladie qui devrait bénéficier de l'équivalent du plan national cancer initié par le président de la république et élaboré sous la conduite du Pr Messaoud Zitouni. C'est une maladie dont on ne connait pas exactement la cause et dont le développement des lésions est irréversible et provoque une réaction inflammatoire. Au bout de quelques heures ou de quelques jours, la myéline est détruite. Il s'en suit une évolution rapide des symptômes.
Concernant les statistiques, il n'y en a pas de connues, sauf à considérer les statistiques Françaises pour la France avec 100 cas/100 000 habitants. Pour le moment, il n'est pas fréquent que ces maladies occupent la scène médiatique et préoccupent les pouvoirs publics comme cela a été le cas du cancer. Il nous faut donc sortir ce type de maladies de l'espace restreint des hôpitaux et des familles concernées par l'un des leurs pour le mettre sur la place publique.
C'est ainsi que le forum de DK NEWS a invité hier le professeur Mustapha Said Belouis pour animer une conférence débat sur le thème de la « sclérose en plaques, nouveautés thérapeutiques et traitements novateurs »
Le professeur est chef de service neurologique au CHU de Bab El Oued. C'est une maladie qui touche majoritairement les populations de la tranche[BM1][BM2] d'âge des « 30__45 ans et concerne trois femmes pour deux hommes. Elle provoque de la fatigue, de la douleur, des problèmes de mobilité.
On connait bien les différentes étapes de l'évolution de la maladie, les processus cellulaires, moléculaires qui conduisent à la destruction de la myéline, et toute cette cascade inflammatoire mais on ne connait rien de ce qui déclenche la maladie. Cependant, on fait de la recherche pour obtenir des progrès, pas pour obtenir une guérison mais pour améliorer le confort de vie.
Il y a une prédisposition génétique, un facteur environnemental, un virus non assimilé par l'enfant.
Un certain nombre de symptômes annoncent cette maladie. Vision troublée, sensibilités motrices, faiblesse des membres, vertige, perte d'équilibre, incontinence urinaire, difficulté d'attention, mémoire défaillante, troubles sexuels...
Différents centres (5 à Aller), des services de neurologie prennent en charge cette maladie. Mais les moyens parfois font défaut. L'hôpital Ait Idir par exemple est dépourvu d'instruments de travail tel le scanner et l'IRM. Ces appareils sont commandés mais on dit que cela fait quelques mois qu'ils seraient bloqués au port.
Par Said Abjaoui
ESH Ali Aït-Idir: Un hôpital sans IRM ni scanner depuis 10 ans !
Véritable centre de référence en matière de neurologie, l’EHS Ali Aït-Idir qui a formé depuis sa mise en service les meilleurs neurologues du pays, se retrouve depuis 10 ans, dépourvu de scanner et d’IRM.
Faute de moyens techniques, les centaines de patients qui affluent quotidiennement vers cet hôpital de renommée nationale, sont réorientés vers d’autres structures de soins, plus souvent privées, pour effectuer des examens (IRM et scanner) qui coûtent extrêmement chers. D’après le Pr Sadibelouiz, l’EHS a bénéficié dernièrement d’un scanner mais ce dernier est toujours bloqué au port d’Alger.
Cela fait maintenant six mois que le personnel de l’hôpital attend impatiemment l’arrivée de cet appareil, indispensable pour le diagnostic et le suivi des malades, notamment ceux atteint de sclérose en plaques.
Les d’abeilles: Un traitement naturel contre la SEP ?
Lors de son intervention, le Pr Sadibelouiz a relaté le cas particulier d’un patient atteint de sclérose en plaques, originaire de la wilaya de Blida, dont les poussées se sont arrêtées suite à une piqûre d’abeille.
Toutefois, même si ce cas a été confirmé par le Pr Arezki au CHU de Blida, il n’existe actuellement aucune étude «concrète» qui démontre que le venin d'abeille est efficace pour le traitement de la sclérose en plaques.
Les habitants du nord plus touchés que ceux du Sud:
La vitamine D, un agent protecteur
Maladie de plus en plus fréquente en Algérie, la sclérose en plaques qui touche 100 personnes sur 100 000 habitants âgés de plus de 40 ans, semble se manifester beaucoup plus au nord du pays. D’après le Pr Sadibeloui, le soleil qui est de loin la meilleure et la plus fiable source de vitamine D joue un rôle protecteur contre l’apparition de cette maladie inflammatoire dans les régions du Sud.
Par R.R