L'armée du Soudan du Sud s'est déclarée vendredi incapable d'entrer en contact avec ses forces combattant dans la ville pétrolière de Malakal, dans la province du Haut Nil (nord-est) qui est devenue un des champs de bataille les plus durs dans le conflit.
«Le commandant de Malakal n'est plus accessible depuis hier», a déclaré le porte-parole de l'armée Philip Aguer, cité par la presse. Lundi, les rebelles ont lancé une offensive pour conquérir Malakal -qui a changé déjà deux fois de mains depuis le début du conflit le 15 décembre- mais le gouvernement et les rebelles affirment tous deux la contrôler.
Les Nations unies abritent quelque 20.000 civils dans une base exigu dans la ville, évoquant des batailles de chars et des combats de rues importants après le lancement de l'attaque rebelle.
Des dizaines de civils ont été blessés par des balles perdues dans la base et des Casques bleus ont effectué des tirs de sommation pour éloigner les parties en conflit. L'attaque sur Malakal survient quelques jours après que le gouvernement a reconquis une autre ville pétrolière, Bentiu, dans l'Etat de l'Unité (nord), la semaine dernière.
Le secrétaire général-adjoint de l'ONU aux Droits de l'homme, qui a visité Bentiu cette semaine, Ivan Simonovic, a dit jeudi qu'elle était devenue «une ville-fantôme», rapportant avoir vu dans les rues des corps de personnes ligotées avant d'avoir été abattues, selon les médias. Des combats opposent depuis la mi-décembre les forces gouvernementales fidèles au président Salva Kiir et les partisans de l'ancien vice-président Riek Machar dans plusieurs régions du pays.
Ces affrontements entre les deux rivaux ont fait de nombreux morts, les chiffres allant de plus d'un millier à quelque 10.000, et des centaines de milliers de déplacés, selon les Nations unies.