L'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination "n'est qu'une question de temps", a affirmé le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès des Nations unies et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, soulignant que sa mise en œuvre à travers un référendum "ne peut être reportée indéfiniment" ou même "éludée".
"La justesse de la cause sahraouie et la détermination du peuple du Sahara occidental à poursuivre la lutte par tous les moyens et sur plusieurs fronts, font que la consécration de son droit à l'autodétermination et à l'indépendance n'est qu'une question de temps et une obligation qui ne peut être éludée ou reportée indéfiniment", a-t-il déclaré lors d'une Conférence internationale sur la décolonisation organisée à Abuja au Nigeria.
Selon ce diplomate, la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance repose sur le triptyque: "droit international, qui comprend de nombreuses résolutions des Nations unies, y compris l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice, droit africain, qui comprend les décisions de l'Organisation de l'unité africaine et de l'Union africaine dont la décision de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples rendue en septembre 2022, et le droit européen avec les différentes décisions de la Cour de Justice de l'UE rendues en 2016, 2018 et 2021".
Le représentant du Front Polisario en Suisse a relevé, dans ce contexte, que l'occupant marocain n'est "pas prêt à coopérer" pour "parvenir à une solution pacifique qui respecte la légalité internationale", soulignant que "la communauté internationale, y compris l'Union africaine, est appelée, aujourd'hui, plus que jamais à exercer toute pression sur Rabat pour l'obliger à respecter les engagements et accords qu'elle a signés avec la partie sahraouie sous la supervision des Nations unies".
"Seul le peuple sahraoui a le droit de déterminer le statut final du Sahara occidental, un territoire sous occupation militaire marocaine depuis 1975", a-t-il ajouté lors de cette conférence présidée par l'ancien ministre nigérian des Affaires étrangères, Ibrahim Gambari.
M. Oubi Bouchraya Bachir a dénoncé, à l'occasion, "les positions unilatérales prises par certains pays occidentaux, dont la dernière en date, celle de la France, qui a décidé d'apporter son soutien aux thèses expansionnistes marocaines".
"Le Maroc a besoin de ses vrais amis pour l'aider à sortir de l'impasse de l'occupation continue du Sahara occidental, qui lui coûte cher financièrement et politiquement, et non de quelqu'un qui l'encourage à poursuivre son aventure expansionniste au Sahara occidental", a-t-il estimé, mettant en garde contre les "conséquences désastreuses" de ce soutien sur la sécurité et la stabilité de la région nord-africaine.
Il a appelé, à ce titre, la communauté internationale à "tirer les leçons de l'histoire des guerres de la libération en Afrique et dans le monde et de ce qui se passe actuellement en Palestine, où le soutien inconditionnel de l'Occident à (l'entité sioniste), a déclenché une guerre qui risque de s'étendre à toute la région".