Une pilule anti-ronflement est actuellement en phase d'essai clinique aux Etats-Unis. Cette pilule, qui associe deux médicaments déjà existants, diminuerait jusqu'à 74% des ronflements chez les personnes atteintes d'apnée du sommeil.
Actuellement, le premier traitement pour les ronfleurs qui souffrent d'apnée du sommeil consiste à porter pendant la nuit un masque relié à un appareil qui envoie une poussée d'air constante, afin de maintenir l'ouverture du pharynx. Mais ce masque est encombrant, peu agréable à porter et de nombreux patients finissent par abandonner leur traitement, en dépit des risques que cela comporte pour leur santé.
DEUX MOLÉCULES DÉJÀ EXISTANTES
C'est pourquoi des scientifiques américains se sont lancés dans la recherche d'un médicament anti-ronflements qui serait facilement accepté par tous les patients. Ce médicament, pour l'instant baptisé AD109, vient de passer avec succès l'étude de phase 1. Il contient deux molécules déjà existantes : l'atomoxétine, habituellement prescrite dans le traitement du trouble du déficit de l'attention et de l'hyperactivité chez l'enfant, et l'oxybutynine, prescrite aux patients qui souffrent d'incontinence urinaire. "AD109 cible les niveaux de neurotransmetteurs dans le système nerveux central pour activer les muscles des voies respiratoires supérieures et maintenir une voie aérienne ouverte pendant le sommeil" explique le Dr Larry Miller, PDG d'Apnimed, la société pharmaceutique qui lance l'essai clinique.
Aucune de ces deux molécules n'est déjà prescrite dans le traitement de l'apnée du sommeil, mais les chercheurs se sont inspirés d'une étude réalisée en 2018 par le Brigham and Women's Hospital de Boston (Etats-Unis) dans laquelle les deux médicaments étaient administrés en même temps à 20 ronfleurs, et qui avait montré une baisse de 74 % du nombre d'interruptions respiratoires, pour certains après une nuit seulement.
La société pharmaceutique s'apprête maintenant à lancer son essai clinique de phase 2 d'ici la fin de l'année.