La mobilité humaine a pleinement rebondi après les fortes récessions observées lors de la pandémie de la Covid-19, selon un rapport publié jeudi par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Migration Policy Institute (MPI).
Dans le rapport intitulé «L’état de la mobilité mondiale au lendemain de la pandémie de Covid-19», les analystes du MPI décrivent comment les mouvements se sont complètement remis des restrictions imposées par la pandémie, ainsi que la manière dont ils sont façonnés par les chocs climatiques et les déplacements de population.
L’étude montre que la Covid-19 a conduit à «des options plus limitées en matière de déplacements réguliers, détournant les migrants vers des itinéraires irréguliers plus dangereux». Le rapport note également que «les événements climatiques et environnementaux ont commencé à déclencher des déplacements plus importants et sur de plus longues distances. Les inondations cataclysmiques au Pakistan, qui ont provoqué le déplacement de 8 millions de personnes à l’intérieur du pays et catalysé une crise économique, ont poussé un nombre croissant de personnes à quitter leur pays pour trouver de meilleures opportunités ailleurs».
«La mobilité a atteint une nouvelle ampleur et une nouvelle complexité au milieu de transformations rapides, allant de la crise climatique à l’urbanisation et à la numérisation en passant par le changement démographique», écrivent les chercheurs du MPI Meghan Benton, Lawrence Huang, Jeanne Batalova et Tino Tirado.
Selon le rapport de l’OIM et le MPI, «les conflits et les crises dans des pays comme l’Afghanistan, la Syrie et le Soudan ont contraint des millions de personnes à partir, tout comme le réchauffement climatique a transformé le déplacement climatique d’un avertissement futur en une réalité actuelle. Parallèlement, les asymétries démographiques croissantes (certains pays vieillissant rapidement tandis que d’autres voient leur population de jeunes exploser) continueront d’aggraver les facteurs de migration dans les décennies à venir».
Les auteurs concluent : «Ce paysage inégal indique que le monde entre dans une ère de perturbation de la mobilité humaine, dont les impacts sont difficiles à prévoir». «Le rapport souligne la nécessité d’une gestion collaborative des migrations pour mieux répondre aux chocs mondiaux», a déclaré Ugochi Daniels, directeur général adjoint de l’OIM pour les opérations.