Culture

Patrimoine : L’architecture traditionnelle de Tizi-Ouzou, témoin d’un savoir-faire multimillénaire

Publié par DK NEWS le 19-04-2024, 16h30 | 7
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L’architecture traditionnelle qui subsiste encore dans les anciens villages de la wilaya de Tizi Ouzou en dépit des aléas du temps et de l'envahissement massif du béton, est le témoin d’un savoir-faire local multimillénaire, ont observé des experts dans le domaine.

Les anciens villages de la région de Kabylie sont le fruit d’un savoir-faire et d’une architecture traditionnelle, adoptée par les habitants de cette partie de l’Algérie et qu’on retrouve dans d’autres anciennes villes du pays, telle que la Casbah d'Alger, ont relevé des architectes dans des déclarations à l'APS à l'occasion du mois du patrimoine (18 avril-28 mai).

L’expert indépendant et ancien directeur de recherche du Centre national d’études et de recherches intégrées du bâtiment (CNERIB), Ahmed Brara, a cité, pour exemple, les passages couverts du village d’Ath Lahcene dans la commune d’Ath Yenni (Tizi-Ouzou) qui est un élément architectural qu’on retrouve à la Casbah d’Alger bâtie par Bologhine Ibn Ziri.

C’est aussi le cas pour les petites mosquées qu’on retrouve aussi bien en Kabylie qu'à Bordj Bou Arreridj, au village ancien d'El Ksour.

Il s’agit des mêmes éléments architecturaux qui remontent à des millénaires et ce mode de construction, est "un produit purement local et n’est pas importé", a insisté M. Brara.

"Il s’agit d’une accumulation de savoirs qui nous est parvenue", a-t-il dit.

Le mode de construction ancien se caractérise par l’utilisation de moyens réduits et de matériaux locaux et écologiques (pierre, terre, bois), pour ériger des bâtisses qui s’intègrent à l’environnement, ont noté les architectes Rabea Dif, Selma Khazem et Sarah Rezzouk.

Abordant les changements que vivent plusieurs villages de la wilaya de Tizi-Ouzou, où les maisons traditionnelles sont soit abandonnées soit démolies pour être remplacées par des constructions modernes, l’architecte Zoulikha Ait Lhadj de l'université de Tizi-Ouzou, a observé, pour sa part, que l’architecture traditionnelle est "un pur produit populaire local, tandis que celle des maisons contemporaines ne l’est pas en sa grande majorité, du fait de l’intervention de technicien".

De son côté, Sadia Badene qui s’est intéressée aux mutations de l’habitat villageois et ses incidences sur le patrimoine vernaculaire, a relevé que "l’urbanisation accélérée du village traditionnel entraine une transformation de son patrimoine vernaculaire menaçant la perte du savoir-faire et son histoire".  

                     Le tourisme et l’artisanat pour préserver les villages anciens

 

Pour préserver les villages traditionnels et léguer le savoir-faire architectural ancien aux futures générations, des architectes ont préconisé de développer les activités touristique et artisanale afin de redynamiser ces espaces.

Mme Badene a appelé, dans ce sens, à réhabiliter les habitations anciennes et à promouvoir les activités artisanales et le tourisme rural avec l’affectation de budgets pour revitaliser le village.

Un avis partagé par Mme Dif, Khazem et Rezzouk qui ont travaillé sur la préservation du patrimoine architectural de Kabylie et qui ont préconisé également la mise au point d’un plan de tourisme et le développement de l’artisanat.

La sauvegarde de l’ancienne maison kabyle s’avère nécessaire pour tirer profit des notions et du savoir-faire de cette architecture qui démontre les principes d’une logique environnementale et durable, ont-elles estimé.

D’ailleurs, par nostalgie, mais aussi pour des perspectives touristiques, des villageois ont entamé, à travers certaines communes de la wilaya de Tizi-Ouzou, la réhabilitation et la restauration des maisons traditionnelles en vue d'en faire des maisons d’hôtes, pour des touristes en quête de dépaysement.

Toutefois, ces travaux de restaurations ne sont pas souvent faits selon les normes et on assiste à l’intégration d’éléments modernes, ont déploré des architectes qui ont insisté sur l’importance de faire l’inventaire des anciens villages et de relever au maximum les éléments architecturaux anciens et le mode d’occupation de l’espace, pour ne pas laisser disparaitre le savoir-faire des aïeuls.    

                    Une exposition sur la protection du patrimoine culturel a été inaugurée au musée "Ahmed Zabana" d'Oran   

Une exposition sur la protection du patrimoine culturel contre les risques, placée sous le thème "Patrimoine culturel et gestion des risques à la lumière des crises et des catastrophes naturelles", a été ouverte jeudi après-midi au niveau du musée public national "Ahmed Zabana" d’Oran.

Cette exposition comprend un ensemble d'affiches sur les types de risques auxquels les musées et monuments peuvent être exposés, notamment les catastrophes naturelles, les changements climatiques et les agressions humaines, tels que le vol, les guerres, les incendies et autres risques, qui conduisent à la détérioration et à la destruction des œuvres d’art, considérées comme un trésor datant de différentes périodes historiques. Cette exposition, qui se poursuit jusqu’au 18 mai prochain, organisée à l’occasion de la journée internationale des musées, traite des données en relation avec les mécanismes opérationnels de préservation, tout en mettant en valeur les tâches fondamentales du musée, qui se résument à garantir et préserver la collection muséale, qu’elle soit exposée ou stockée, sachant que les musées suivent des méthodes pratiques, des procédures et des mesures préventives scientifiques pour éviter les risques éventuels, naturel et humain. L'exposition donne un aperçu global sur les méthodes de conservation des pièces de musée, telle que la création d’une fiche spéciale pour chaque pièce et l’enregistrement pour l’inventaire classique et électronique de même que l’exposition d’échantillons des dispositifs utilisés pour protéger les collections du musée comprenant un dispositif d’absorption d’humidité et d’un détecteur de fumée.

Dans le cadre de la protection et de la valorisation des collections muséales, considérées comme faisant partie du patrimoine culturel, un cours de sensibilisation a été organisé, mercredi soir, au profit du personnel de sécurité du musée "Ahmed Zabana", animé par les services de protection civile, dont les règles et méthodes appropriées de premiers secours à suivre ont fait l’objet d’une présentation, et ce pour éviter les dangers et utiliser de manière appropriée les soins de premiers secours. D’autres affiches ont été exposées, à l'occasion, mettant en relief des échantillons de pièces de musée dans les sections du musée "Ahmed Zabana", à savoir "L’art des antiquités", "La préhistoire", "Les beaux-arts" et "L’ethnographie".

En solidarité avec la cause Palestinienne et le peuple palestinien qui fait face à un génocide, une affiche a été exposée sur le patrimoine palestinien, exposé à une machine destructrice perpétrée par l’entité sioniste, dont des anciennes mosquées, à l’instar de la Grande mosquée "El Omari", considérée comme l’une des plus anciennes de la bande de Ghaza et qui contient une collection de livres et de manuscrits. Parallèlement, une exposition a été organisée sur les villages palestiniens ayant fait l’objet d’un plan de déplacement criminel en masse des populations perpétré par l’entité sioniste.

Dans le cadre du mois du patrimoine, le musée national "Ahmed Zabana" a programmé plusieurs activités culturelles et scientifiques, notamment des conférences et séminaires, traitant de plusieurs thématiques liées au patrimoine, animés par des experts en la matière.   

                                      Un concours national pour le meilleur projet architectural alliant tradition et modernité   

Le ministère de la Culture et des Arts a annoncé, jeudi, dans un communiqué, le lancement d'un concours national pour le meilleur projet urbain, intégrant des "traditions architecturales" adaptées aux exigences de la construction moderne.

Initié dans le cadre du Mois du patrimoine culturel (18 avril au 18 mai), ce concours placé sous le slogan "Traditions réinventées grâce à l'innovation", vise à encourager l'architecture et l'urbanisme modernes, associant des traditions architecturales, selon la même source, qui explique qu'il (le concours) "traduit les efforts du ministère de la Culture dans la protection et la préservation du patrimoine culturel".

Ouvert aux étudiants des Beaux-Arts, l'architecture, l'urbanisme, le développement et la gestion de la ville ainsi qu'aux élèves suivant une formation professionnelle dans la construction et le design, le concours a aussi pour objectif de "stimuler la créativité dans le domaine de l'architecture, de l'urbanisme et du design" et à concilier l'innovation et la modernité avec les traditions architecturales". Les candidats doivent présenter des projets de conception de bâtiments modernes qui préservent le caractère culturel et historique, en s'adaptant aux besoins et aux exigences de la vie moderne, précise le ministère. Ces exigences peuvent inclure l'utilisation de la technologie pour améliorer l'efficacité énergétique et l'intégration de systèmes intelligents, les matériaux de construction et les conceptions innovantes qui garantissent la durabilité. Les postulants à ce concours doivent présenter leurs candidatures par voie électronique à: https://bit.ly/49LRhbA, selon le communiqué.

 

 

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