Au moins 15 personnes ont été tuées samedi dans la province de l'Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo, dans une attaque attribuée au groupe armé Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), a-t-on indiqué de sources locales.
A leur arrivée samedi matin dans le village de Galay, "ils ont commencé à tirer pêle-mêle sur les gens", a raconté Innocent Matukadala, le responsable administratif du secteur de Banyali Kilo, où s'est déroulée l'attaque.
Il a déclaré que "pour l'instant le bilan est de 15 morts" mais qu'il pourrait être beaucoup plus lourd car "il y a de nombreux disparus" et que "d'autres personnes se sont jetées dans la rivière Ituri pour échapper au massacre".
Sur la place du village, "nous avons regroupé les corps des 16 civils tués", a de son côté annoncé un secouriste sur place qui a requis l'anonymat.
Il dit avoir compté sept femmes, dont une femme enceinte, parmi les victimes. Vital Tungulo, un responsable communautaire de la zone, a confirmé cette attaque et demande aux autorités de "tenir leur promesse de déloger ces miliciens".
Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne les attaques contre les Casques bleus
Le Conseil de sécurité del'ONU a condamné vendredi "dans les termes les plus forts" les récentes attaques contre la mission de maintien de la paix en République démocratique du Congo (Monusco), dénonçant également le soutien militaire "étranger" à certains groupes armés.
Les membres du Conseil "ont condamné dans les termes les plus forts les récentes attaques contre la Monusco, son personnel et ses actifs, qui ont entraîné de graves blessures" pour des Casques bleus, selon cette déclaration publiée vendredi.
En mars, huit Casques bleus ont notamment été blessés dans une attaque à Saké, cité stratégique dans l'est du pays et un document interne de l'ONU a fait état en février d'un missile sol-air ayant visé un drone d'observation de la mission depuis une zone contrôlée par les rebelles du M23.
A la demande de Kinshasa, la force onusienne a entamé son retrait, en commençant par la province du Sud-Kivu que les Casques bleus doivent avoir quitté d'ici le 30 avril.
Les phases suivantes pour le désengagement en l'Ituri et au Nord-Kivu ne sont pas programmées.
Vendredi, le Conseil a répété son "soutien" à un retrait "progressif, responsable", appelant dans ce cadre les autorités congolaises à "prendre des mesures concrètes" pour éviter tout "vide sécuritaire" au Sud-Kivu. Il a également insisté sur le fait que les prochaines phases dépendraient des progrès mis en oeuvre.
Les membres du Conseil ont d'autre part "condamné le soutien militaire étranger apporté au M23 et à d'autres groupes armés opérant en RDC et exigé l'arrêt de ce soutien et le retrait immédiat de toute partie extérieure" du territoire.
