Des cargaisons d'armes, d'une valeur de plusieurs millions de dollars, ont inondé le Soudan du Sud depuis que l'actuel conflit a éclaté mi-décembre dans la plus jeune nation du monde, ont indiqué mardi des experts en armement.
"Depuis le début du conflit, il y a eu un afflux d'armes dans le pays, comparé à la période qui a suivi l'indépendance", proclamée en juillet 2011 à l'issue de décennies de conflit avec Khartoum, a déclaré Jonah Leff, qui dirige l'organisme spécialisé Conflit Armament Research. Plusieurs ONG ont appelé à un embargo sur les armes pour mettre fin aux combats, accompagnés de massacres ethniques, qui ont déjà fait des milliers voire des dizaines de milliers de morts et chassé de chez eux plus de 1,5 million de personnes.
L'armée sud-soudanaise, fidèle au président Salva Kiir, comme la rebellion menée par son ancien vice-président Riek Machar, utilisent des armes et munitions dont la plupart proviennent de stocks pillés de l'armée et elles ne semblent pas avoir reçu d'importantes cargaisons d'armes, selon les spécialistes.
En revanche, les troupes "ont besoin de réapprovisionnement constant en munitions" et de nombreuses munitions traversent les frontières, a souligné M. Leff.
Ces afflux d'armes "alimentent des atrocités supplémentaires", a estimé Elizabeth Deng, d'Amnesty International.Le conflit a éclaté le 15 décembre 2013 au sein de l'armée sud-soudanaise, minée par des antagonismes politico-ethniques exacerbés par la rivalité entre Salva Kiir et Riek Machar à la tête du régime.