Régions

60ème anniversaire de l’indépendance : Djelfa se souvient des scènes de liesse populaire

Publié par DK NEWS le 05-07-2022, 16h50 | 9
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 De nombreux citoyens de la wilaya de Djelfa ayant participé à la célébration 
de l’indépendance nationale le 5 juillet 1962 et même plusieurs semaines avant, 
se souviennent encore des scènes de liesse à travers lesquelles le peuple avait exprimé sa fierté à l’égard de l’exploit réalisé par les moudjahidine et les martyrs qui ont libéré le pays après 132 années de colonisation.  

Parmi ces rares témoins, figure Mohamed Missaoui, un des doyens des scouts musulmans algériens (SMA) à Djelfa, qui a raconté à l’APS "l’immense joie de l’indépendance chez les citoyens, qui ont brisé, ainsi, à leur manière, les murs du silence et des humiliations subies tout au long de la période coloniale".

"Les scènes de liesse avaient marqué toutes les régions de Djelfa", se rappelle-t-il, citant notamment les festivités organisées dans la région de "Bahrara", en mars 1962, durant lesquelles les moudjahidine ont animé un grand défilé militaire, qui leur a permis, à l'époque, de retrouver leurs familles et leurs proches.

La nouvelle de l’arrivée de moudjahidine à Bahrara a incité de nombreuses famil les, dont des proches (fils, frères, maris) avaient rejoint le maquis, à rallier la région.

Les scènes des retrouvailles étaient "particulièrement émouvantes", se souvient Missaoui.

La joie était également au rendez-vous à Charef (50 km à l'Ouest de Djelfa), où de nombreux dirigeants de la Révolution ont assisté aux festivités de l’indépendance qui ont vu la participation des enfants de la région défiler en tenue militaire, portant haut le drapeau national et en scandant "Tahia el Djazair" (vive l'Algérie).

De son côté, l'enseignant à la retraite, Zine Bouchenafa, s’est remémoré ce "sentiment de bonheur indescriptible" qui l’a submergé, en dépit de son jeune âge, à l’annonce du cessez-le feu, le 19 mars 1962.

"Nous étions, moi et ma sœur Meriem, membres de la chorale de l'école El-Ikhlass, dirigée par des élèves du Cheikh Abdelhamid Benbadis, qui avaient secrètement entamé les préparatifs des festivités en nous enseignant de nombreux chants, dont + Biladi, Biladi+, +Ikhouani la Tenssaou Chouhadas +, +Min Dijbalina+ et + Kassaman+(devenu par la suite l'hymne national, ndlr)", a-t-il confié.

Ces préparatifs ont également englobé la confection du drapeau national par des femmes au foyer possédant des machines à coudre, "dont ma mère", a-t-il précisé, visiblement fière.

"Nous sommes partis à Charef , la veille des festivités, portant le drapeau et scandant des chants patriotiques à la gloire de notre pays", a-t-il ajouté.

Après l’indépendance, se souvient encore Bouchenafa, "ma sœur Meriem est devenue une militante politique et associative, puis élue locale jusqu’à sa mort en 2012", signalant que cette dernière avait prononcé, le jour de la fête de l’indépendance, un discours épique, au moment où, se remmémore-t-il, "tous les regards étaient rivés sur les moudjahidine et dirigeants de la Révolution présents à ces festivités d’un jour".

 

Un chercheur en histoire évoque des festivités mémorables

Selon le chercheur en histoire de la région, le professeur Slimane Kacem, les festivités pour célébrer l’indépendance nationale au lendemain de l’annonce du cessez le feu (19 mars) avaient été "minutieusement" préparées par les dirigeants de l’Armée de libération nationale dans la 2eme région.

Slimane Kacem, lauréat du Prix du 1er novembre 1954 du ministère des Moudjahidine, pour deux éditions successives (2013 et 2014), a notamment cité les régions de "Feidh El Batma" et" Kahra", qui ont abrité les 15 et 16 avril 1962 les manifestations fêtant, même avant l'heure, l’indépendance.

"La joie s’était mêlée alors à la tristesse suite à la perte de la crème des enfants de la Nation au champs d'honneur", a-t-il observé.

De nombreux jeunes avaient exprimé, en ce moment précis, le vœu de s’enrôler dans l'armée lorsque les dirigeants de la région ont organisé plusieurs rassemblements populaires, pour appeler la population à la vigilance et à être fière de leurs moudjahidine.

La population avait également été invitée à participer en masse au référendum du 1er juillet 1962 d’autodétermination qui allait proposer au peuple algérien de se prononcer sur l'indépendance de l'Algérie, a relevé l'historien.

L’opportunité avait donné lieu à l’organisation d’importantes festivités populaires au village "Feidh El Batma", avec des défilés militaires et des discours rappelant les sacrifices des martyrs et la grandeur de la Révolution algérienne.

Des festivités similaires ont été aussi organisées le 16 avril au village "Kahra" en présence de nombreuses figures de l’Armée de libération nationale (ALN).

La célébration de l’indépendance nationale s’est poursuivie tout au long de la période ayant suivi le cessez le feu à Djelfa, selon M.Kacem qui signale, aussi, l’organisation d’importantes festivités le 9 juin 1962, dans la région de Charef, avec la participation des bataillons des moudjahidine et leurs véhicules militaires, ainsi que des Scouts musulmans algériens (SMA) et de la cavalerie, en présence d’une foule considérable de citoyens venus de toutes les régions de la wilaya VI historique, outre son commandant en chef.

Des katibates de la première, 2ème et 4ème régions ont participé aux festivités de la région de Charef, de même qu'une délégation du commandement de la wilaya VI (6) historique et ses dirigeants, en plus de plusieurs personnalités civiles de différentes villes de cette wilaya historique.

Selon l’historien Slimane Kacem, ces festivités populaires grandioses qui se sont étalées sur une semaine, se sont déroulées avec la participation du commandement de l’état-major de l’ALN, représenté alors en la personne du colonel Houari Boumediene.

L’occasion a permis à la foule présente, hommes, femmes, et enfants, de donner libre cours à sa joie et à son immense bonheur d’avoir été délivrée du joug colonial.

 

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