Les Pays-Bas ont commencé cette semaine à juger cinq frères de nationalité marocaine, accusés d'appartenir à une organisation criminelle active dans la contrebande de drogues et autres produits prohibés en provenance d'Amérique du Sud vers l'Europe, ont rapporté dimanche des médias.
Les mêmes sources ont indiqué que le premier jour de l'audience, sur les cinq accusés, seulement trois s'étaient présentés. Les deux autres auraient réussi à s'échapper vers le Maroc. Il s'agit d'un Marocain de 41 ans, soupçonné d'avoir organisé un trafic de drogue vers l'Angleterre et blanchi plus de 6 millions d'euros, alors que le second (43 ans) est considéré comme responsable de l'envoi de cargaisons de drogue du Pérou, de Colombie et du Suriname.
Selon le procureur néerlandais, les deux accusés auraient fui vers le Maroc, après l'établissement d'un solide réseau de relations dans ce pays.
Les cinq frères ont été arrêtés grâce à des messages codés révélant qu'ils tentaient d'envoyer de la drogue de l'Amérique du Sud à l'Europe.
Les faits remontent à 2021, lorsque la police néerlandaise a perquisitionné une maison d'un des suspects où elle a pu saisir de la drogue dissimulée dans deux voitures et une somme d'argent de 8,5 millions d'euros en liquide.
Malgré leur arrestation et des preuves tangibles à leur encontre, un tribunal néerlandais a accepté la suspension de la détention provisoire des cinq frères marocains, avec interdiction de sortie du territoire néerlandais. Le procureur a justifié la suspension de leur détention en déclarant que "la justice néerlandaise a les mains liées car il n'y a pas de traité d'extradition avec le Maroc".
Cette affaire vient prouver une fois de plus que le Maroc, qui depuis plusieurs décennies occupe le podium dans les rapports internationaux sur la production, la culture et la contrebande de cannabis, est devenu un "vrai danger" pour les pays européens, dont l'Espagne, la Belgique et l'Italie qui, souvent au cours des derniers mois, ont annoncé l'arrestation et la détention de personnes de nationalité marocaine impliquées dans la contrebande de drogue sur leur territoire.
Dans ce contexte, l'analyste politique Balla El-Kanti a estimé récemment que le royaume du Maroc s'est transformé depuis longtemps en "narco-Etat", posant de grands problèmes pour son entourage et représentant un "véritable danger" pour les pays européens. "Le Maroc est un narco-Etat, son économie est dépendante de la drogue.
Certains observateurs parlent aussi de trafic de cocaïne à partir de ce pays et tous les réseaux de trafic de drogue et de criminalité internationale ont désormais pignon sur rue dans ce pays", a encore souligné Balla El-Kanti. Et l'Organe international de contrôle des stupéfiants l'a confirmé lorsqu'il a déclaré en mars dernier que le Maroc est le "plus grand producteur de haschich au monde et reste le principal pays fournisseur de cannabis à l'Union européenne".
Comme l'a relevé l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, dans un rapport publié sur son site internet en juin de l'année dernière, où il indiquait que "la plupart des quantités de cannabis arrivant en Europe, viennent du Maroc".
