Après cinq longues journées d'épreuves, qui ont pris fin aujourd’hui jeudi, les familles des candidats au baccalauréat de la session juin 2022 entament une nouvelle étape dans cette épreuve "décisive" pour l’avenir de leurs enfants, celle de l’attente de l’annonce des résultats.
En effet, de nombreux parents de candidats approchés par l’APS, notamment les mamans, ont confié que l’attente des résultats de cet examen, dont dépend l'avenir scolaire et professionnel de leurs enfants, commencera à partir d'aujourd'hui avec "une certaine appréhension accompagnée de beaucoup d'espoirs et de prières".
C'est le cas de Salima, maman de Amani, élève en terminal sciences naturelles, qui estime que le baccalauréat est le "sésame des enfants pour se distinguer au sein des établissements d'enseignement supérieur, et partant relever leurs chances de réussite dans la vie professionnelle. Une preuve pour les parents qu’ils ont accompli leur devoir envers leur progéniture".
"Le bac est une étape importante dans la vie de la famille. C’est un rendez vous dont la préparation matérielle et morale se fait conjointement par l’élève, les parents et le lycée", a ajouté Salima, qui attendait sa fille devant le centre d'examen "Bouceta" de la ville de Tipasa.
"Il est donc naturel que la pression soit le facteur dominant de cette épreuve, du début jusqu’à la fin, avant de laisser place à l’appréhension des résultats", a-t-elle observé.
Un avis partagé par plusieurs parents qui considèrent que le baccalauréat est le couronnement des trois cycles éducatifs, et que la réussite de leurs enfants est une contribution au succès de toute une génération.
Les parents estiment, en outre, que l’ "intérêt" qu’ils expriment à ce sujet est "source d’encouragement et de détermination", pour leurs enfants.
Comment gérer le stress de l’attente des résultats
En dépit de la disponibilité d’importantes opportunités de réussite dans le domaine professionnel sans le baccalauréat, beaucoup de familles persistent à croire en l’idée préconçue que le bac est essentiel dans le parcours scolaire de leurs enfants, et que par conséquent toute la famille doit se mobiliser pour ce rendez-vous crucial pour eux, a relevé Kamel Lahiani, professeur en sociologie à l’université de Tipasa.
Cet enseignant universitaire a pointé du doigt la grande pression vécue par les parents, pouvant affecter, dans certains cas, le moral de leurs enfants et constituer l’une des causes indirectes de leur échec ou de l’obtention de mauvais résultats, a-t-il estimé.
"Les mères surtout se doivent de gérer leur pression et ne pas exprimer leurs appréhensions, en se contentant d'un discours positif de nature à atténuer l’impact de tout choc éventuel", a-t-il recommandé.
Il est, aussi, du devoir des parents, pour éviter, que "la famille ne vive une période difficile, en cas d’échec", de se tenir prête à tous les scénarios possibles, durant son attente des résultats, a ajouté M.Lahiani, appelant ces derniers à meubler leur attente avec des activités récréatives au profit de leurs enfants, à l’instar d’une sortie surprise par exemple.
Pour M. Lahiani cette importance conférée par les familles algériennes au baccalauréat relève d’idées préconçues selon lesquelles ce diplôme est la clé de la réussite sociale et professionnelle, d’où leurs efforts pour accompagner la scolarité de leurs enfants jusqu’à l’université.
Les parents sont ainsi convaincus que l’obtention du bac est une preuve que leur enfant a bien géré les problèmes de son adolescence et qu’il est capable de continuer à bien développer sa personnalité dans un milieu universitaire, qu’ils estiment comme "idéal" pour leur progéniture, a expliqué le même enseignant universitaire.
