
L'euro progressait fortement lundi face à un dollar miné par le retour de l'appétit pour le risque, la devise européenne profitant en outre du calendrier plus précis de resserrement de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).
Dans la matinée, l'euro prenait 1,02% à 1,0671 dollar, après avoir atteint 1,0682 dollar, un sommet depuis un mois. "Sur la base des perspectives actuelles, nous serons probablement en mesure de sortir des taux d'intérêt négatifs d'ici la fin du troisième trimestre", écrit la présidente de la BCE Christine Lagarde dans un billet de blog posté sur le site de l'institution.
La première remontée des taux devrait être décidée en juillet, a-t-elle ajouté. "Cela faisait longtemps que nous attendions" que la BCE rejoigne la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) en se focalisant sur l'inflation, remarque un analyste. De quoi galvaniser l'euro, qui avait frôlé plus tôt dans le mois son plus bas en deux décennies face au dollar.
"On commençait à parler de parité euro-dollar", rappelle une observatrice, mais avec cette annonce de la BCE, le plus bas de mai "est un plancher" qui ne sera pas f ranchi, estime-t-elle. D'autant plus que le dollar américain recule face aux autres grandes devises.
La semaine dernière, le Dollar index, qui compare le billet vert à un panier de monnaies, avait déjà cédé 1,4%, sa plus forte baisse depuis février.
La devise américaine "a perdu de son élan mi-mai, en l'absence de nouvelles informations", commente un autre analyste. La livre britannique montait de 0,81% à 1,2582 dollar. Il juge cependant que la remontée des autres devises, comme des Bourses, "est trop rapide pour être définitive". "Les risques qui pèsent sur les économies au Royaume-Uni comme en zone euro restent des poids" qui pourraient empêcher les devises de décoller, abonde un observateur.