Histoire

Massacres du 8 mai 1945: Les historiens appelés à reproduire un discours historique national

Publié par Dknews le 08-05-2022, 19h05 | 18
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L'historien Hassan Maghdouri a invité les historiens à "reproduire" un discours historique puisant sa terminologie de l'école d'histoire nationale, une démarche de nature à "rectifier" les concepts "erronés" et de relancer le débat général autour de la culture historique prédominante.

L'enseignant à l'Université "Ziane Achour" de Djelfa, M. Maghdouri a indiqué dans une déclaration à l'APS à la veille de la commémoration des massacres du 8 Mai 1945, que "le terme désignant les évènements du 8 Mai en tant qu'expression courante pour décrire la tragédie dans plusieurs textes historiques, interpelle les historiens quant à la nécessité d'oeuvrer pour reproduire un discours historique puisant sa terminologie de l'école d'histoire nationale, relançant le débat général autour de la culture historique prédominante et ravivant la mémoire en permanence".

Il est de la responsabilité des médias de s'acquitter de la tâche "de transférer la connaissance historique à l'espace public et d'instaurer une autorité de régulation du discours historique (médiatiquement) en faisant appel aux spécialistes, ce qui est de nature à rect ifier les concepts erronés, relancer le débat général autour de la culture historique, et faire vivre la mémoire".

Plus précis, l'intervenant a estimé que le colonialisme "a monopolisé l'écriture de l'histoire de l'Algérie et a produit un discours historique contournant les vérités et les véritables sens et concepts dans le cadre de la thèse de l'Algérie française".

Le concept de l'Algérie nouvelle "implique dans le cadre de la guerre de mémoire, la création de sites de mémoire par l'élargissement des musées nationaux, l'établissement des maisons d'archives, l'enrichissement des bibliothèques nationales et la consécration de la commémoration des évènements et des personnalités".

 

Les massacres du 8 mai 1945 entre mémoire et histoire

M. Maghdouri a rappelé l'institution de la Journée nationale de la mémoire à l'occasion du 75e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, car étant "une étape douloureuse" dans l'histoire des relations algéro-françaises, étape survenue à une période où le monde était soumis à de profondes mutations des systèmes politiques et des conceptions intellectuelles".

Une Journée qui coïncide également avec la signature de l'armistice annonçant la fin de la Seconde guerre mondiale et la préparation pour la célébration de la victoire sur le nazisme. La guerre avait fait ressortir "une panne chronique du système colonial français en Algérie, et a traduit non seulement la prise de conscience nationale crescendo avec la création des Amis du manifeste et de la liberté (AML) en 1944, mais aussi l'état de confusion qui a tourmenté l'administration d'occupation ayant profité d'une circonstance idoine, le 8 mai 1945, pour faire avorter l'idée de l'indépendance, avant de recourir à un récit idéologique justifiant le crime par des allégations politiques fabriquées aux dépens de l'histoire et au détriment de la mémoire", a-t-il insisté.

En fait, les manifestations étaient "une expression de la maturité de la réflexion nationale et portaient le caractère d'un soulèvement pacifique traduit sur le terrain par des manifestations tenues dans différentes régions du pays", c'est dire aussi que "les Algériens étaient accablés par le cumul des crises complexes et interminables liées principalement au racisme colonial", a-t-il soutenu.

Et d'ajouter "Ceux qui ont tenté de conjoindre ce drame à la faim, se sont engagés au fait dans une démarche d'exonération de l'Etat français de sa responsabilité dans les violences et les dépassements vis-à-vis de la dignité humaine, ce sont ceux qui cherchent toujours à expliquer les crimes par des erreurs d'individus et d'échecs d'institutions, tout en niant, en contrepartie, l'existence d'une entité algérienne riche de mémoire et d'histoire l'ayant maintenue vivace au fil des siècles".

Les statistiques faisant état de plus de 45.000 martyrs tombés dans les massacres. Mais les rapports des forces coloniales n'ont pas fourni de chiffres sur les exécutions sommaires perpétrées par les milices de la mort à l'encontre de citoyens désarmés, a-t-il conclu.

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