Une cérémonie commémorative marquant le 63ème anniversaire de la mort au champ d'honneur du chef de la wilaya IV historique, le colonel Si M'hamed Bougara, a été organisée, jeudi, dans la commune d'Ouled Bouaachra, à l'ouest de Médéa.
Une foule nombreuse d’anciens combattants de la glorieuse Armée de libération nationale (ALN), venus de différentes wilayas du centre du pays, s'est déplacée comme chaque année devant la stèle érigée en mémoire du chahid, pour rendre hommage à ce grand chef militaire redouté par l’armée coloniale.
Le colonel Si Mhamed Bouguerra était considéré comme "un fin stratège militaire" qui a donné du "fil à retordre" à l’armée coloniale et lui a infligé de lourdes défaites, comme l’atteste un ancien moudjahid, Abderahmane Belhadj Slama, qui était stationné dans les maquis de "Zoubiria", à quelques kilomètres au sud de "Ouled-Bouachraa".
Si Mhamed était devenu un "cauchemar" pour les officiers de l’armée coloniale qui, malgré ses moyens et la traque incessante dont il faisait l’objet, n’ont pas réussi à le neutraliser, a-t-il expliqué.
Ses "hauts faits" d’armes donnaient plus d’assurance aux hommes qui combattaient à ses côtés et les "échos" des succès militaires remportés par Si Mhamed Bougara, encourageaient les moudjahidines à poursuivre le combat libérateur, a-t-il encore dit.
Chef militaire discipliné, modeste et très proche de ses hommes, Si Mhamed Bougara, faisait l’admiration de ceux qui ont servi sous ses ordres et jouissait d’une grande estime parmi les officiers et les djounouds, a déclaré, pour sa part, le secrétaire de wilaya de l’organisation nationale des moudjahidines (ONM), Fouad Chaouati, lors d’une allocution prononcé à l’occasion de cette cérémonie commémorative.
"Son apport à la révolution ne s'est pas limité aux seuls faits d'armes accomplis au niveau de la wilaya IV historique, car, il s'est également distingué par sa sagesse, sa simplicité, sa modestie, son génie militaire et ses compétences militaires", a-t-il fait remarqué.
D’ailleurs, c’est "grâce à ses qualités que Si Mhamed Bougara était sollicité par les autres chefs de la révolution, pour avis sur des questions tactiques, organisationnelles où de prise de décisions militaires importantes", a-t-il ajouté.
Né le 2 décembre 1928 à Khemis Meliana (Ain Defla), le chahid a connu, au lendemain du soulèvement populaire du 8 mai 1945, les geôles du colonialisme. Sitôt libéré, il rejoint les rangs du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Il est arrêté, une seconde fois, en 1951, pour "activités politiques subversives" au sein de l’organisation secrète (OS) et condamné à trois ans de prison.
Au déclenchement de la Révolution de novembre 54, Si M'hamed Bougara était chargé de l’organisation de la résistance armée à Amrouna, dans la localité de Tniet El-Had. Il a participé, le 20 Aout 1956, au congrès de la Soummam et fut désigné responsable politique et membre du conseil de la wilaya IV historique, puis promu, en 1958, au grade de colonel.
Il est resté à la tête de la wilaya IV historique jusqu’à sa mort, le 5 mai 1959, après un violent accrochage avec les troupes de l’armée coloniale. Les circonstances de sa mort, ainsi que l’endroit où il a été enterré, restent inconnus à nos jours.