
Un objectif de plantation de 350.000 hectares (ha) en arbres fruitiers rustiques à l’horizon 2024 a été fixé dans le cadre du programme national de développement de l’arboriculture fruitière rustique, a indiqué un responsable du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Dans un entretien accordé à l’APS, le sous-directeur du développement de l’agriculture de montagne au ministère, Lamine Merabet, a précisé que ce programme ciblait 758 communes relevant de 44 wilayas du pays. M. Merabet a relevé que, dans le cadre de ce programme, "des demandes ont été reçues de 27 wilayas (15 dans les Hauts-plateaux et 12 de régions montagneuses) pour un total de 1,68 million de plants", toutes espèces confondues, et cela depuis le mois de novembre 2021.
Ce nombre de plants représente "plus de la moitié" des plants d’arbres rustiques disponibles certifiés au niveau national, a-t-il détaillé. Le responsable a expliqué, en outre, que sept espèces d’arbres ont été sélectionnées dans le cadre de ce programme "de développement et de valorisation" de l’arboriculture rustique, à sa voir le pistachier, l’amandier, l’abricotier, le prunier, le cerisier, le grenadier et le figuier.
Le choix de ces espèces obéit, selon lui, "à la capacité de chacune d’elles à s’adapter à l’environnement où elle pousse" en étant résistante soit au gel ou à la sécheresse et aux vents chauds (sirocco), ce qui leur vaut ce qualificatif d’espèce rustique, a souligné M. Merabet. Ainsi, le ministère a prévu à travers ce programme, lancé au cours de l’année écoulée, "à encourager l’extension des surfaces plantées ou encore à créer de nouvelles plantations", selon les zones qui conviennent à chacune de ces espèces, favorisant, ainsi, des rendements optimums.
Ce qui permettra d’économiser d’importantes sommes en devises "estimées, en moyenne, à 84 millions de dollars par an entre 2015 et 2020, pour des quantités évaluées à 140.000 quintaux/an de produits bruts, semi-finis et conditionnés", a souligné le responsable.
Outre la réduction des importations, ce programme vise à proposer une substitution aux importations par des produits locaux mais aussi l’absorbation de la jachère et l’amélioration des conditions de vie des populations. Afin d’encourager les arboriculteurs et mêmes de nouveaux investisseurs dans ce domaine, le ministère à mis en place un mécanisme d’accompagnement qui prévoit un finan cement qui touche "uniquement l’acquisition des plants", a fait savoir M. Merabet.
Ce financement peut atteindre "100% du prix des plants" lorsque cette espèce a atteint 70% et plus des objectifs de surface à planter dans une wilaya, et il sera soutenu à partir de 50% lorsque la plantation d’une espèce n’est pas effectuée dans sa zone de prédilection, a-t-il ajouté. Outre le soutien financier, le ministère accompagnera les arboriculteurs, à travers ses services décentralisés, sur le plan technique en assistant les investisseurs, notamment pour l’espacement des plants et leur disposition dans le cadre de plantation variée de plusieurs espèces, a indiqué M. Merabet. De plus, un assouplissement des démarches administratives a été prévu, notamment la délivrance d’un document dénommé "justificatif d’exploitation d’un terrain agricole", délivré par les services compétents et qui permet à son détenteur d’accéder au foncier agricole, a-t-il souligné.
Aussi, une simple attestation délivrée annuellement par la chambre d’agriculture de la wilaya, sur la base du justificatif d'exploitation, remplacera la carte de fellah qui pourrait être difficile à obtenir par un néo-arboriculteur, a ajouté le cadre du ministère.