Monde

Sahara occidental : Amnesty exhorte le Maroc à mettre fin aux attaques contre Sultana Khaya

Publié par DK NEWS le 01-12-2021, 15h11 | 13
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L'organisation Amnesty International (AI) a  exhorté le Maroc à mettre fin aux attaques brutales contre la militante  sahraouie Sultana Khaya, dénonçant le silence de l'ONU par rapport à ses  appels à élargir la mission des Nations unies pour l'organisation d'un  référendum au Sahara occidental (MINURSO), à la surveillance des droits  de  l'homme dans les territoires occupés.

Dans une lettre publiée mardi sur son site, AI exhorte le gouvernement  d'Akhannouch à "mettre immédiatement fin aux attaques brutales contre  Sultana Khaya et sa famille et à mener une enquête rapide, approfondie,  indépendante, impartiale, transparente et efficace sur l’usage abusif de la  force et les attaques contre sa personne et sa famille, y compris le  rapport de viol et d'agression sexuelle, et veiller à ce que les personnes  soupçonnées soient traduites en justice dans le cadre d'un procès  équitable".
Dans sa lettre, Amnesty demande en outre au gouvernement marocain de  "s'assurer que Sultana Khaya et sa famille aient accès à la justice, aient  droit à l'indemnisation adéquate et de garantir la fin  des violations des  droits de l'homme dont elles sont victimes". AI appelle aussi le Maroc à  "mettre immédiatement fin à l'assignation à résidence arbitraire visant  Sultana Khaya et sa famille et respecter leurs droits à la liberté de  mouvement, d'expression et d'association". Dans sa missive, l’ONG rappelle que le 15 novembre, des membres des forces  de sécurité marocaines en civil ont fait irruption dans la maison de la  militante. Ils l'ont violée et abusé sexuellement de ses sœurs et de sa  mère de 80 ans. 
Amnesty note à ce propos que les forces de l'occupation n'en sont pas à  leur première violation. Elles ont commis "des actes de torture et d'autres  mauvais traitements" contre Sultana Khaya. Des membres de sa famille et des  visiteurs également ne sont pas épargnés. En mai 2021, des membres des  forces de sécurité ont fait une descente au domicile de Sultana Khaya pour  l'agresser, violer sa sœur et les laisser par la suite sans électricité.
Sultana Khaya a déclaré à Amnesty International qu'elle s'était retrouvée  avec des blessures dues au viol. Elle n'est pas allée voir un médecin, car  empêchée de sortir de chez elle. Cette défenseur du droit des Sahraouis à  l'autodétermination a été assignée à résidence depuis novembre 2020 par les  autorités de l’occupation qui n'ont jamais présenté une j ustification de  cette mesure arbitraire.
"La privation de liberté, y compris l'assignation à résidence, est  arbitraire lorsqu'elle résulte de l'exercice de droits de l'homme, y  compris les droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion  pacifique", souligne l'ONG. La détention illégale de Sultana Khaya et de sa famille s'inscrit dans le  cadre d'une répression plus large menée par les autorités marocaines sur  les militants sahraouis et les voix appelant à l'indépendance du Sahara  occidental. Un nombre croissant de militants sahraouis ont fait l'objet  d'attaques ciblées commises l'année dernière par les forces de sécurité,  loin des médias internationaux, fustige l'ONG. AI relève que ces dernières années, l'accès au Sahara occidental est  devenu de plus en plus difficile pour les observateurs étrangers, "car la  situation des droits de l'homme s'est détériorée". En 2020 (année de la  reprise de la lutte armée), les autorités marocaines ont empêché au moins  neuf avocats, militants, hommes politiques et journalistes d'accéder au  Sahara occidental. "Le Conseil de sécurité de l'ONU a ignoré les appels  d'Amnesty International et d'autres à ajouter une composante des droits de  l'homme à la MINURSO, qui permettrait de surveiller et de signaler les  violations des droits humains", regrette p ar ailleurs l'ONG. 

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