
"Des dizaines" de personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi dans des attaques de villages et d'un site de déplacés en Ituri, dans le nord-est de la RDC, a-t-on indiqué de sources concordantes. Une source militaire haut placée citée par l'AFP a indiqué que ces attaques, dans le territoire de Djugu, avaient fait "des dizaines de morts", les experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) chiffrant de leur côté à "au moins 107" le nombre de corps retrouvés. "La grande majorité des morts sont des civils", a précisé le KST, ajoutant que ces attaques avaient été menées par des miliciens du groupe Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), constitué de membres de la communauté Lendu. Des membres de la communauté rivale Hema étaient majoritaires dans le camp de déplacés attaqué, dans le village de Drodro, a indiqué la même source. "L'ennemi est allé jusqu'à incendier un camp des déplacés. Ca constitue un crime de guerre et un crime contre l'humanité", a déploré le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée en Ituri. Une source de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) a indiqué que 16.000 déplacés de Drodr o, ainsi que des habitants du village qui fuyaient les violences, avaient été conduits dans un camp de déplacés voisin, à Roe, près d'une base temporaire des Casques bleus, où 21.000 autres déplacés sont déjà hébergés. Le groupe armé Codeco affirme défendre les intérêts de la communauté Lendu en Ituri, une province aurifère marquée par de forts antagonismes entre ethnies. Ce groupe s'est scindé en plusieurs factions rivales.