La Commission vérité et réconciliation (CVR) au Burundi a exhumé du 8 février au 13 mars les restes de 1.455 victimes des massacres de Hutus au printemps 1972 dans onze (11) fosses communes de la province de Bururi (sud), a annoncé vendredi son président, Pierre-Claver Ndayicariye.
Sous réserve des résultats des enquêtes en cours, cette province peut être considérée comme la plus sinistrée par ces massacres, selon des médias.
A ce jour, c'est elle qui compte le plus grand nombre de fosses communes datant de cette époque et qui a produit le plus grand contingent de réfugiés en Tanzanie voisine.
"Au moins une fosse commune a déjà été retrouvée dans chaque commune de la province de Bururi", a noté M. Ndayicariye lors d'une conférence de presse à Bujumbura. De ce fait, a-t-il ajouté, la CVR a décidé de travailler "en profondeur" sur les massacres de 1972 parce que cette crise à l'origine d'autres crises postérieures, dont celles de 1988, 1991 et 1993 après l'assassinat du président Melchior Ndadaye, "a été mal gérée" sur les plans politique, social et judiciaire.
Selon le président de la Commission vérité et réconciliation, le fait que cette crise "cristallise les passions et les émotions" justifie aussi que la CVR y travaille "en profondeur".
