Santé

journée internationale de la femme Yasmine, ou la résilience face à la pandémie et aux préjugés sociétaux

Publié par DK NEWS le 07-03-2021, 17h33 | 12
|

Elle incarne la résilience des blouses blanches algériennes face à la pandémie du Coronavirus, mais également le combat engagé, au quotidien, contre les astreintes et les préjugés de la société vis-à-vis de la femme, aux côtés de ses consœurs et confrères du service des Urgences d’un CHU algérois, Yasmine.
L, médecin généraliste, a appris, depuis plus d’une année maintenant, courageusement et dans la douleur, a "presque apprivoiser cet ennemi sournois, silencieux, invisible mais tueur" qu’est le virus de la Covid-19, comme elle le qualifie.
Un ennemi, dont personne n’a anticipé l’arrivée ni mesuré la force de frappe : "Lorsque les premiers cas ont été détectés au CHU Frantz-Fanon de Blida, nous avons réalisé la menace qui planait sur nous, mais étions loin de penser que la pandémie allait se répandre aussi rapidement", témoigne-t-elle, se remémorant "les hantises et angoisses" endurées, des mois durant.
"C’est une peur sourde, ankylosante et permanente, mais face à laquelle, moi et mes collègues urgentistes devions faire face, à mesure que nous recevions des cas suspects ou avérés de contaminat ions au virus.
Il fallait, en plus de dompter sa propre angoisse, faire preuve de courage devant le malade, en attente de prise en charge autant physique que psychologique", renchérit-elle.
Mais le plus dur, poursuit-elle, a été surtout de "devoir compter" les décès parmi ses collègues, cette corporation qui a été en ligne de front de la lutte contre cette pandémie, au plus fort de sa progression, tout en se convaincant de "la sacralité du serment d’Hippocrate", pour pouvoir continuer à s’y souscrire, en dépit de tous les risques encourus.
"Néanmoins, l’épreuve la plus difficile qui m’a été donnée d’affronter durant ma carrière médicale de 20 ans, dont la moitié aux urgences, a été, indéniablement, la perte de mon mari, en octobre dernier, après avoir été contaminé par la Covid-19", soupire Yasmine.
"Il exerçait au service de rhumatologie et bien que n’étant pas directement impliqué dans la prise en charge du Coronavirus, ce virus n’a pas manqué de l’atteindre, car il était en contact avec des confrères et consœurs plus concernés par la lutte contre cette pandémie.
Il continuait à aller à l’hôpital et refusait de céder à cette redoutable menace suspendue, telle une épée de Damoclès, sur sa vie et sur celle de tout le corps médical", souligne-t-elle, affectée.
La gorge nouée par l’émotion, e lle relate la "détresse émotionnelle" dans laquelle cette dure épreuve l’avait plongée de longues semaines, l’obligeant à un arrêt momentané de son travail, avant qu’elle ne trouve la force de rebondir et de poursuivre sa noble mission : "Je l’ai fait pour les malades, en hommage au sacrifice de mon époux mais également pour notre fille de 8 ans pour laquelle je me dois d’être forte !", lâche-t-elle.
Déterminée et battante, Yasmine a façonné sa personnalité par son refus de l’injustice et de la discrimination auxquelles elle a, depuis son jeune âge, été confrontée, soit directement ou à travers les femmes de son entourage immédiat : "J’ai toujours été révoltée par la propension des hommes à vouloir imposer leur diktat aux femmes et à les rabaisser.
Mon instruction aidant, j’ai résisté à la tentation de mon frère aîné de contrôler mes allers et venues, voire le tracé de ma destinée ", assure-t-elle, non sans fierté Et de revenir sur les difficultés pour une femme d’exercer dans un environnement sociétal "hostile", lorsqu’elle devait rentrer tard le soir.
"Ce ne sont pas des interdits ou des agressions directs, mais une sorte d’hostilité qui se ressent chez certains hommes", explicite-t-elle, avant de confesser que même son défunt époux, pourtant issu du même milieu médical, a "parfois affiché des réticences" à ce sujet.
"Il faut se l’avouer : être une femme dans une société comme la nôtre, c’est mener un combat au quotidien contre certaines traditions qui lui sont préjudiciables et contre les mentalités qui continuent à la considérer comme étant inférieur ou secondaire à l’homme !", déplore Yasmine.

|
Haut de la page

CHRONIQUES

  • Walid B

    Grâce à des efforts inlassablement consentis et à une efficacité fièrement retrouvée, la diplomatie algérienne, sous l’impulsion de celui qui fut son artisan principal, en l’occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika, occupe aujour

  • Boualem Branki

    La loi de finances 2016 n’est pas austère. Contrairement à ce qui a été pronostiqué par ‘’les experts’’, le dernier Conseil des ministres, présidé par le Président Bouteflika, a adopté en réalité une loi de finances qui prend en compte autant le ress

  • Walid B

    C'est dans le contexte d'un large mouvement de réformes sécuritaires et politiques, lancé en 2011, avec la levée de l'état d'urgence et la mise en chantier de plusieurs lois à portée politique, que ce processus sera couronné prochainement par le proj

  • Boualem Branki

    La solidité des institutions algériennes, la valorisation des acquis sociaux et leur développement, tels ont été les grands messages livrés hier lundi à Bechar par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales Nouredine Bédoui.

  • DK NEWS

    Le gouvernement ne semble pas connaître de répit en cette période estivale. Les ministres sont tous sur le terrain pour préparer la rentrée sociale qui interviendra début septembre prochain.

  • Walid B

    Dans un contexte géopolitique régional et international marqué par des bouleversements de toutes sortes et des défis multiples, la consolidation du front interne s'impose comme unique voie pour faire face à toutes les menaces internes..

  • Walid B

    Après le Sud, le premier ministre Abdelmalek Sellal met le cap sur l'Ouest du pays où il est attendu aujourd'hui dans les wilayas d'Oran et de Mascara pour une visite de travail et d'inspection.