Monde

Birmanie La prise de pouvoir par l'armée largement condamnée dans le monde

Publié par DK NEWS le 01-02-2021, 19h53 | 5
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La communauté internationale a condamné lundi, le coup d'Etat perpétré par l'armée en Birmanie et l'arrestation de la cheffe du gouvernement, Aung San Suu Kyi, estimant que cette "prise du pouvoir" par les militaires qui ont proclamé l'état d'urgence pour un an, "porte un coup dur aux réformes démocratiques" dans ce pays d’Asie du Sud-Est. L'armée a également arrêté plusieurs dirigeants de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti de Mme Suu Kyi, Prix Nobel de la paix 1991, promettant "de nouvelles élections" une fois que l'état d'urgence écoulé. Selon des informations rapportées par des médias, le chef de l’armée, le général Min Aung Hlaing dispose désormais de tous les pouvoirs, tandis qu’un autre général, Myint Swe, a été désigné président par intérim du pays. "Nous mettrons en place une véritable démocratie multipartite", ont déclaré les militaires dans un communiqué publié sur leur page Facebook, ajoutant que le pouvoir sera transféré après "la tenue d'élections générales libres et équitables". Mardi, l'armée birmane avait de nouveau dénoncé des "irrégularités" lors des lég islatives de novembre dernier, -deuxièmes élections générales depuis 2011-remportées massivement par le parti la LND, estimant que "sous prétexte de la pandémie de nouveau coronavirus, les élections n'ont pas été libres, ni justes". Ces arrestations interviennent alors que le Parlement issu des dernières législatives devait entamer sa première session dans quelques heures. L'Assemblée,-où la LND a remporté 396 sièges sur 476-, avait refusé de convoquer une session extraordinaire sur ces allégations mises en avant depuis un mois par les militaires. 
Plusieurs organisations des droits humains avaient déjà remis en cause la légitimité du scrutin de novembre: l'élection a été annulée pour des "raisons de sécurité" dans plusieurs régions où les partis ethniques auraient eu de bonnes chances de l'emporter et les 600.000 Rohingyas restés dans le pays, à qui l'on refuse la citoyenneté birmane, n'avaient pas pu se rendre aux urnes. 
Plus d'une dizaine d'ambassades, dont celle des Etats-Unis et la délégation de l'Union européenne (UE), avaient exhorté vendredi la Birmanie à "adhérer aux normes démocratiques". 

Ferme condamnation internationale
L'ONU et l'UE, ont condamné "fermement" l'arrestation par l'armée d'Aung San Suu Kyi, et d'autres dirigeants politiques, estimant qu'avec "la dé claration du transfert de tous les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires aux militaires", "ces développements portent un coup dur aux réformes démocratiques en Birmanie". "Le Secrétaire général condamne fermement la détention du Conseiller d’Etat Daw Aung San Suu Kyi, du Président U Win Myint et d’autres dirigeants politiques à la veille de la séance d’ouverture du nouveau parlement", a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric. Parallèlement, le Président de l’Assemblée générale, Volkan Bozkir, et celui du Conseil européen, Charles Michel, ainsi que le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, et le Premier ministre britannique Boris Johnson, ont appelé, à la "libération immédiate" des personnes détenues, appelant au respect du résultat des élections, et l'établissement du processus démocratique. 
Selon la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, les Etats-Unis "sont contre toute tentative de modification des résultats des récentes élections ou d'entrave à une transition démocratique en Birmanie", avertissant d'agir "contre les responsables si ces mesures (les arrestations, ndlr) ne sont pas abandonnées". 
L'Australie, l'Inde, et Singapour ont appelé l'armée à la "retenue" et "à respecter l'Etat de droit" et à résoudre les différends par des mécanismes légaux et à libé rer immédiatement tous les dirigeants (politiques) issus de la société civile et les autres personnes détenues illégalement". La Chine, via son porte-parole Wang Wenbin, a appelé les acteurs politiques en Birmanie à "régler leurs différends" dans un cadre légal et constitutionnel, afin de maintenir la stabilité politique et sociale", tandis que l'ambassadeur du Canada auprès des Nations unies, Bob Rae, a lui estimé sur Twitter, que l'armée birmane "a rédigé la Constitution de cette manière pour qu'ils puissent le faire".
 

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