La Turquie et la Grèce ont repris lundi à Istanbul les discussions pour régler leur différend concernant l'exploration d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, après une grave crise entre les deux pays membres de l'Otan. Une délégation de diplomates grecs était reçue en fin de matinée par le numéro deux du ministère turc des Affaires étrangères, Sedat Onal, au palais de Dolmabahçe.
Ces pourparlers sur la Méditerranée orientale avaient été interrompus en 2016 dans un contexte de tensions croissantes.
La multiplication des missions d'exploration gazières turques dans des eaux grecques ces derniers mois a été à l'origine d'une crise diplomatique entre Ankara et Athènes.
Si Athènes a fait part ces derniers jours de son "optimisme et espoir", et Ankara salué l'"atmosphère positive", aucune avancée majeure n'est attendue lors de ces pourparlers.
En effet, les deux pays n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur la liste des sujets à aborder, Athènes souhaitant discuter uniquement de la délimitation du plateau continental de ses îles en mer Egée.
Ankara veut élargir les pourparlers à la définition des zones exclusives économiques et de l'espace aérien des deux pays.
Le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a dénoncé vendredi les "provocations" d'Athènes qui a évoqué le doublement de l'étendue de ses eaux territoriales en mer Egée, un sujet explosif qu'Ankara qualifie de "casus belli".
Son homologue grec, Nikos Dendias, a pour sa part relativisé samedi l'importance de ces contacts, insistant sur le fait qu'il ne s'agissait "pas de négociations officielles, mais de discussions informelles".
"Nous espérons que ces discussions vont mener à une désescalade", a-t-il néanmoins ajouté. En dépit de ces désaccords, l'UE a favorablement accueilli la reprise du dialogue entre les deux pays, y voyant un "signal positif" pour les relations entre Ankara et Bruxelles après des mois de tensions.
En décembre, les dirigeants de l'UE, réunis en sommet à Bruxelles, avaient décidé des sanctions pour les actions "illégales et agressives" de la Turquie en Méditerranée contre la Grèce et Chypre. Le sommet de l'UE a adopté des sanctions individuelles censées viser des responsables impliqués dans les activités d'exploration menées par la Turquie en Méditerranée orientale