Les Etats-Unis ont annoncé vendredi avoir retiré le Mouvement islamique du Turkestan oriental (Etim) de leur liste noire des organisations terroristes un groupe.
Dans un avis publié dans l'équivalent américain du Journal Officiel, le chef de la diplomatie Mike Pompeo annonce que les Etats-Unis ne considèrent plus le Mouvement islamique du Turkestan oriental (Etim) comme une "organisation terroriste".
"Etim a été retiré de la liste parce que cela fait plus de dix ans qu'il n'y a pas de preuve crédible qu'il existe encore", a indiqué un porte-parole du département d'Etat. L'administration du président George W. Bush avait ajouté ce groupe à sa liste noire en 2004, à une époque où elle tentait d'associer la Chine à sa "guerre contre le terrorisme". En réaction, la Chine a fait part dès vendredi de son "fort mécontentement" et de sa "ferme opposition à la décision américaine", appelant Washington à cesser "son rétropédalage en matière de coopération internationale antiterroriste", par la voix d'un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Pékin accuse régulièrement le mouveme nt Etim d'attentats dans la région autonome du Xinjiang, peuplée à majorité de Ouïghours, une ethnie musulmane dont la langue est apparentée au turc.
Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, un million de musulmans sont ou ont été détenus dans des camps dits de rééducation politique au Xinjiang. Pékin conteste ce chiffre et parle de "centres de formation professionnelle" destinés à éloigner la population locale de la tentation de l'extrémisme.
Le groupe de défense des droits de l'Homme Uighur Human Rights Project, dont le siège est à Washington, s'est félicité de la décision américaine, estimant qu'elle n'avait "que trop tardé".
Un groupe de sénateurs américains, républicains et démocrates, propose de déclarer la Chine coupable de "génocide" des Ouïghours et d'autres communautés musulmanes turcophones victimes de la répression. Ils ont déposé fin octobre un projet de loi en ce sens, qui attend la reprise des débats parlementaires pour être discuté.