
Le président de la Commission d’Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse (COSOB) Abdelhakim Berrah a annoncé samedi à Alger la création prochaine d’un compartiment de financement dédié aux start-ups au sein de la Bourse d’Alger. S’exprimant lors des travaux de la conférence nationale des start-ups organisée au centre international des conférences Abdelatif Rahal (CIC), le président de la COSOB a indiqué que"la création de ce compartiment sera créé en collaboration avec des banques et acteurs de la place financière", ainsi que "les services du ministère délégué de l’Economie de la connaissance et des strat-ups".
"Nous sommes en phase de création de ce compartiment dédié aux start-ups au sein de la Bourse d’Alger, ou des entreprises ayant atteint une certaine maturité et stabilité financière peuvent venir solliciter et relever des financements", a fait savoir M. Berrah, précisant que les entreprises qui parviendront à ce niveau-là auront plus de visibilité et la garantie d’une notoriété nationale et internationale.
Toujours en c oordination avec le ministère délégué de l’Economie de la connaissance et des start-ups, le président de la COSOB a souligné que ce compartiment sera appelé "le compartiment d’excellence". Evoquant l’environnement et l’écosystème des start-ups en Algérie, l’intervenant a rappelé le rôle des autres mécanismes de financement, notamment les banques qui jouent, selon lui, un "rôle essentiel et vital" dans la vie de toutes les entreprises, y compris des start-ups.
Le financement participatif à travers le nouveau fonds mis en place pour soutenir les projets innovants est également primordial a relevé le président de la COSOB, tout en faisant état de la création d’une plateforme numérique gérée par un conseiller en financement participatif agréé par la COSOB et qui organise la collecte de fonds auprès des investisseurs particuliers ou institutionnels intéressés et qui croient au potentiel de la start-up algérienne. M. Berrah a recommandé, à l’occasion, que les jeunes créateurs de start-ups soient en mesure de développer des "idées cohérentes" sur le développement de leurs activités et sachent comment attirer l’investisseur. Mettant l’accent sur l’aspect formation, le président de la COSOB a indiqué en outre que des partenariats ont été concrétisés avec des instituts de formation nationaux et interna tionaux pour accompagner les créateurs de start-ups. Pour rappel, les travaux de la Conférence nationale des startups, "Algeria Disrupt 2020", ont débuté samedi à Alger, sous la présidence du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en présence du Premier ministre Abdelaziz Djerad et des membres du gouvernement. Près de 1.000 participants prennent part à ce rendez-vous, entre startups, incubateurs, représentants d'institutions gouvernementales et financières, opérateurs économiques, experts, associations, universités et centres de recherches.
La nouvelle législation, appelée à évoluer, a permis de structurer l’écosystème
La nouvelle législation algérienne ayant permis de définir le statut de start-up, ainsi que ses dispositifs légaux de soutien, ont contribué efficacement à structurer l’écosystème de ce type d'entreprises, ont indiqué samedi à Alger plusieurs intervenants au panel dédié aux start-ups.
Lors du panel consacré à l’aspect légal des start-up, les spécialistes et représentants administratifs participants a cette rencontre ont relevé l’intérêt du cadre législatif mis en place afin de définir les start-up, notamment à travers un label "start-up" permettant à celles-ci de bénéficier des avantages accordés par les dispositifs de soutien étatiques.
Pour Noureddine Ouadah, représentant du ministère délégué chargé de l’Economie de la Connaissance et des start-ups, le texte législatif concernant la start-up "aura un rôle fondamental dans les prochains mois dans écosystème".
Pour sa part, Dounia Boughambouz, experte en télécommunications, elle s’est réjoui de "la prise de conscience de structurer l’écosystème des start-ups". Un intérêt, a-t-elle expliq ué, né notamment du fait du potentiel des innovateurs algériens qui parviennent aux premières places dans l’ensemble des manifestations scientifiques internationales. "La volonté de l’Etat sera certainement très bénéfique pour ces jeunes, car ils vont bénéficier des dispositifs qu’offriront les dispositions prises, notamment à travers la création du fonds national dédié aux start-ups", a-t-elle estimé. En revanche, Mme Boughambouz a estimé nécessaire d’adapter la législation en vigueur afin de faciliter l’entrée et la sortie de l’investisseur dans le capital d’une start-up. "La nature même de la start-up veut qu’il y ait une certaine facilité dans l’entrée et la sortie d’investisseur. Le cadre légal doit s’adapter à cet aspect là", a-t-elle noté. D’autre part, l’intervenante a fait observer que les investisseurs privés ont également un rôle à jouer dans le soutien de la start-up. Cela n’implique pas uniquement, a-t-elle ajouté, le financement en lui-même mais également "l'accès au carnet d’adresse" de l’investisseur afin de pouvoir développer la start-up ou parvenir à décrocher de nouveaux marchés. Par ailleurs, pour Walid Ghanemi, responsable de la start-up "Legal doctrine" spécialisée dans la collecte et la mise en ligne de législations et de réglementations, a estimé que "la mise en place d’un cadre juridique permettra aux jeunes de se structurer et d’avoir plus de visibilité sur le secteur". En revanche, il a fait observer la nécessité d’adapter ces textes législatifs tout au long de l'évolution de l’écosystème des start-ups.