Le gouvernement français a saisi vendredi la justice après la publication de messages racistes sur Facebook attribués à des membres des forces de l'ordre, en pleine vague d'indignation liée à la mort de George Floyd aux Etats-Unis et de mobilisation en France contre les violences policières.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a réagi au lendemain de la publication par le site d'information Streetpress d'une enquête révélant l'existence d'un groupe Facebook "TN Rabiot Police Officiel", censé être réservé aux forces de l'ordre et qui comprendrait 8.000 membres.
Selon l'enquête, de très nombreux messages haineux, racistes, sexistes, homophobes et vulgaires y sont échangés.
"S'ils sont avérés, ces propos inacceptables sont de nature à porter gravement atteinte à l'honneur de la police et de la gendarmerie nationales", a-t-on commenté dans l'entourage du ministre.
M. Castaner, qui avait promis mercredi une "sanction" pour "chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes" au sein des forces de l'ordre, a donc saisi le Parquet de Paris en vertu de l'article 40 du Code de procédure pénale.
Celui-ci impose à "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit", "d'en donner avis sans délai au procureur de la République".
De nouvelles actions contre les violences policières sont prévues samedi dans plusieurs villes de France, malgré les règles sanitaires liées à l'épidémie de Covid-19, qui interdisent les manifestations de plus de dix personnes.