
"Les Etats ont fait des progrès mais ils devraient intensifier leurs efforts pour mettre pleinement en oeuvre les recommandations du Groupe d'Etats contre la Corruption (Greco)", qui publie mercredi son rapport annuel, a indiqué dans un communiqué la secrétaire générale du Conseil de l'Europe, Marija Pejcinovic Buric.
Portant sur 2019, le texte passe au crible les mesures prises par les Etats membres du Greco "pour prévenir la corruption chez les parlementaires, les juges et les procureurs, ainsi que dans les gouvernements centraux (...) et les services répressifs", précise le communiqué. Dans ses conclusions, le rapport relève ainsi que le taux de "conformité" avec ses recommandations contre la corruption "a (légèrement) augmenté" en 2019, avec "36% (...) pleinement mises en oeuvre". Parmi elles, les recommandations adressées aux parlementa ires "affichaient le plus faible niveau de conformité" (27%), contre 37% pour les juges et 46% pour les procureurs, pointe le texte.
"Ceci explique dans une large mesure pourquoi la confiance des gens dans la politique est très faible et continuera de se dégrader si les responsables politiques n'améliorent pas leur niveau de conformité par rapport aux normes d'intégrité", a mis en garde Marin Mrcela, président du Greco. Celui-ci s'est dit également "préoccupé par les allégations largement répandues ces dernières années sur la corruption qui sévirait dans de nombreux pays parmi les personnes responsables d'institutions publiques".
"Les personnalités politiques, quelle que soit leur affiliation, doivent diriger par l'exemple et c'est l'exemplarité qui est attendue d'eux", a-t-il insisté.
En ce qui concerne la corruption au sein des gouvernements, le Greco "a souvent décelé des dysfonctionnements dans la manière dont certains (...) traitent le lobbying, les conflits d'intérêt et le pantouflage dans les gouvernements centraux", regrette le communiqué.
Réunissant les 47 Etats membres du Conseil de l'Europe, le Bélarus, le Kazakhstan et les Etats-Unis, le Greco a été créé en 1999 pour améliorer la capacité de ses membres à lutter contre la corruption.