
Les indigènes de l'Amazonie équatorienne ont réclamé jeudi une attention plus "efficace" de l'Etat contre la pandémie du nouveau coronavirus, qui affecte leurs communautés avec au moins 73 cas, dont cinq décès, selon une de leurs organisations.
"L'Etat a prêté attention, mais pas de manière efficace", a dénoncé Andrés Tapia, porte-parole de la Confédération des nationalités indigènes de l'Amazonie équatorienne (Confeniae), lors d'une conférence de presse virtuelle. Il a déploré le fait que les ressources engagées par le gouvernement pour lutter contre la propagation du covid-19 soient concentrées dans les zones urbaines, laissant les peuples indigènes dans la détresse.
M. Tapia a regretté l'absence de "traitement spécifique envers la très grande vulnérabilité des nationalités" autochtones d'Amazonie.
Outre la pandémie, certaines ethnies ont été affectées par des inondations dues à des pluies torrentielles et par une pollution au pétrole, suite à un glissement de terrain en avril qui a endommagé un oléoduc, laissant échapper l'équivalent de 15.000 barils de p étrole dans la nature.
Le porte-parole de la Confeniae a ajouté qu'il y a "73 cas confirmés dans au moins cinq peuples, l'ethnie Kichwa étant celle qui en a le plus" avec 44 cas, plus 12 chez les Achuar, huit chez les Shuar, sept parmi les Siekopai et deux chez les Waorani.
Sans préciser le nombre total d'indigènes contaminés, le ministère de la Santé a fait état dimanche d'un premier cas de covid-19 parmi les Waorani, une ethnie qui vit volontairement isolée dans la jungle.
M. Tapia a pour sa part assuré que cinq membres du peuple Kichwa sont morts du virus dans les provinces de Napo et Pastaza (est) et que trois autres sont décédés avec des symptômes similaires.
L'Equateur, où les indigènes représentent 25% des 17,5 millions d'habitants, est l'un des pays d'Amérique latine les plus affectés par la pandémie, avec près de 35.300 cas, dont environ 3.000 morts et 1.880 autres décès probablement dus au covid-19.
L'ONG Alliance pour les droits humains a averti que la propagation du covid-19 "pourrait être catastrophique et hautement létale" pour les communautés indigènes d'Amazonie.
La Coordination des organisations indigènes du bassin amazonien (Coica), représentant les autochtones des neuf pays qui se partagent la plus importante forêt tropicale de la planète, a pour sa part appelé à l'aide internationale afin d'éviter l'extinction des ces ethnies.