
Vingt-cinq demandeurs d'asile, des mineurs non accompagnés, ont été interpellés par la police grecque lors d'une manifestation mardi dans le camp de Fylakio, près de la frontière greco-turque (nord-est), réclamant l'examen de leur demande d'asile, a-t-on appris de source policière.
Les manifestants ont mis le feu à des matelas et jeté des pierres contre les policiers, selon la même source.
Une centaine de mineurs non accompagnés vivent dans le camp de Fylakio, dont certains attendent l'examen de leur demande depuis plus de six mois.
La Grèce avait suspendu la procédure d'asile en mars, après l'ouverture par la Turquie de ses frontières vers l'Europe et le rassemblement de milliers de migrants et réfugiés à la frontière terrestre greco-turque.
En avril, en raison des mesures imposées pour endiguer la pandémie de Covid-19, les services d'asile comme d'autres services publics grecs ont fonctionné au ralenti.
Athènes a été critiqué à plusieurs reprises par des ONG de défense des droits de migrants et réfugiés pour les défaillances chroniques de son système d'octroi d'asile et les condi tions de vie épouvantables dans les camps de réfugiés surpeuplés.
Le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis a adopté vendredi une nouvelle loi qui accélère les procédures d'asile, ce qui risque de compromettre "les droits" des demandeurs d'asile, selon des ONG.
La Grèce s'apprête à assumer vendredi la présidence tournante du Conseil de l'Europe, une institution qui a récemment critiqué le pays pour le mauvais traitement des migrants et réfugiés sur son sol.
Dunja Mijatovic, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, avait exprimé la semaine dernière ses inquiétudes quant à la nouvelle loi et "l'utilisation fréquente de la mesure de détention" contre les demandeurs d'asile.
"Nous n'avons pas l'intention de cacher les défauts (de notre système) sous le tapis et nous essayons d'y faire face", a indiqué mardi lors d'une visioconférence Miltiadis Varvitsiotis, ministre adjoint grec aux Affaires étrangères.
Il a souligné que son pays mettrait l'accent lors de la présidence au Conseil de l'Europe sur "la démocratie, l'Etat de droit et la protection des droits de l'Homme".